Si vous souffrez de crises de vertiges, de bourdonnements d’oreilles et d’une baisse d’audition, vous êtes peut-être atteint de la maladie de Ménière. Selon France Acouphènes, il y aurait en Europe entre 20 et 200 cas pour 100 000 personnes. Elle peut être confondue avec d’autres affections qui touchent l’oreille ou qui provoquent des vertiges.
Une maladie encore mystérieuse
Tout le monde peut être atteint de la maladie de Ménière, même si les femmes sont un peu plus touchées que les hommes. De manière générale, elle se déclare entre 20 et 50 ans. On ignore encore les causes exacte de son apparition, certains gènes pourraient la favoriser, mais ils n’ont pas encore été identifiés. Cette maladie peut être due à des traumatismes de l'oreille interne, à une allergie ou un dérèglement du système immunitaire.
Elle peut devenir un véritable enfer pour les malades. Dans une interview accordée au Parisien, Jacques Foenkinos, le président de France Acouphènes, explique son parcours. Après une soirée bruyante sous des enceintes dans un restaurant, il est pris de vertiges et de bourdonnements. Il finira par se refermer sur lui-même : "c’était la panique noire, on se cloître et on ne fait plus rien."
Des traitements pour limiter les crises
Les symptômes de la maladie sont handicapants et peuvent mener à l'isolement des personnes atteintes. On ne guérit pas de Ménière mais il est possible de limiter les symptômes et les crises. Les traitements visent à soigner les crises de vertiges et à limiter leur fréquence. Ils se basent sur des anti-vomitifs, des anti-vertigineux et des anxiolytiques.
Du syndrome à la maladie
On parle de "syndrome de Ménière", lorsqu’une infection provoque les même symptômes que la maladie et qu'ils disparaissent dès que l’infection est guérie. Plusieurs autres affections peuvent être confondues avec la maladie de Ménière comme l’otospongiose (maladie héréditaire avec des acouphènes et une surdité progressive), les otites chroniques ou encore les schwannomes vestibulaires (tumeurs bénignes des nerfs vestibulaires et auditifs). Pour établir un diagnostic le médecin procède par élimination des autres causes possibles de bourdonnements ou de vertiges.
La réduction possible de la fréquence des crises
L’évolution dépend de chaque malade. Le nombre de crises varie de quelques crises par an jusqu’à plusieurs crises par semaine. Au fil du temps, la situation peut se stabiliser et les crises s’espacer. Parfois, certains patients n’en font plus pendant plusieurs années. Jacques Foenkinos est parvenu à maîtriser la maladie.
Il sait que le stress, la fatigue ou un choc émotionnel peuvent favoriser les crises, aux premiers indices, il se pose : "il faut s’asseoir et écarquiller les yeux jusqu’à ce que le cerveau reprenne le dessus". Pour mieux vivre avec cette maladie, il est important d'être suivi par un ORL et éventuellement un psychologue. Le malade doit être bien entouré par ses proches pour éviter de s'isoler et de se renfermer sur lui.