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Coronavirus: la France déploie son dispositif de surveillance

Par Bruno Martrette

Le premier cas de patient infecté par le coronavirus proche du Sras a été confirmé hier en France. Afin d'éviter toute épidémie, les autorités mettent en place le plan sanitaire.

DESRUS BENEDICTE/SIPA

Comment surveiller et répondre à la menace de la présence en France du coronavirus ? C'est toute la question à laquelle doivent répondre les autorités sanitaires françaises pour les semaines à venir. Depuis la découverte dans le pays d'un premier cas d’infection respiratoire aiguë par le nouveau virus proche du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), le niveau d'alerte devrait monter d'un cran.
L'information a été confirmée mercredi 8 mai par le ministère de la Santé. « C’est le premier et seul cas confirmé en France à ce jour » par ce nouveau virus de la famille des coronavirus, a indiqué le ministère, en précisant qu’il concernait un homme de 65 ans « de retour d’un séjour aux Emirats arabes unis ». Marisol Touraine a lancé une « enquête epidémiologique approfondie », même si pour le moment « aucun cas de maladie n’a été détecté dans l'entourage du malade », a indiqué l’agence régionale de santé (ARS). Avec les précédentes épidémies, celle du SRAS, par exemple, en 2003, un dispositif de surveillance a été mis au point pour circonscrire rapidement tout risque d'épidémie. 

D'abord, informer la population et jouer la transparence. C'est la « ligne de conduite » adoptée par Marisol Touraine. Un numéro vert d’information grand public est opérationnel depuis hier 16h, il s'agit du 
0 800 13 00 00. La ligne est joignable du lundi au samedi, de 9h à 19h (y compris jeudi 9 mai). « Le numéro est ouvert pour que les Français trouvent des réponses à leurs questions », a indiqué la ministre.

Repérer l'arrivée sur le territoire français de nouveaux voyageurs susceptibles d'être porteurs du coronavirus, c'est la mission assignée à la direction générale de la Santé. La DGS a mobilisé les Agences régionales de santé, les sociétés savantes, les professionnels de santé et les compagnies d’assistance et de rapatriement sanitaire. L'Institut de veille sanitaire a, pour sa part, mis en ligne sur son site des recommandations aux praticiens concernant l’identification des cas possibles et leur confirmation biologique.

Limiter les contaminations interhumaines. La DGS rappelle que dans l’attente de données épidémio-viro-cliniques plus précises, le Haut Conseil de la Santé publique a émis, le 19 mars 2013, un avis relatif à la prise en charge dans les hôpitaux des patients suspects d’infections dues au nouveau coronavirus. Parmi les recommandations adressées aux hospitaliers, des précautions complémentaires d’hygiène (souvent appelées mesures d’isolement) doivent être mises en place dès la suspicion du cas. Par exemple, si le patient contacte le système de santé (son médecin, le centre 15), il conviendra de ne pas l’orienter d’emblée vers les secteurs d’accueil des urgences, mais d’organiser directement sa prise en charge selon les méthodes qui permettent d’éviter le contact avec d’autres patients, dans l’attente du classement du cas par l’INVS. Ces dernières consistent en une hospitalisation en chambre individuelle pour le malade et dans le port d'un équipement très strict pour le personnel, qui vise à éviter toute contamination (surblouse à usage unique, tablier plastique lors des soins mouillants, gants non stériles à usage unique, masque, et lunettes de protection).

 

Le nouveau coronavirus (nCoV) a été détecté pour la première fois à la mi-2012. Il s’agit d’une souche particulière qui n’avait encore jamais été identifiée chez l’homme, ni chez l’animal. Les malades présentent les symptômes d’une infection respiratoire aiguë et grave avec fièvre, toux, essoufflement et difficultés respiratoires.