Quarante ans après la naissance de Louise Brown, le premier "bébé-éprouvette" au monde, l’European Society of Human Reproduction and Embryology (ESHRE) rapporte aujourd'hui que le nombre total de bébés nés à la suite d'une fécondation in vitro (FIV) ou d’une injection intracytoplasmique de spermatozoïde (ICSI) est de plus de 8 millions. On estime que plus d'un demi-million de bébés naissent chaque année de la FIV et de l'ICSI à la suite de plus de 2 millions de traitement effectués.
La FIV s'effectue hors du corps, dans une éprouvette à l'intérieur de laquelle les gamètes ou cellules sexuelles (spermatozoïdes et ovules) sont mises en présence, afin de faire naître un embryon qui sera implanté par la suite dans l'utérus de la mère ou dans celui d'une mère porteuse. L'ICSI est une technique qui consiste à injecter le spermatozoïde dans l'ovocyte.
L'Espagne reste le pays le plus actif en matière de procréation assistée
En Europe, l'Espagne reste le pays le plus actif en matière de procréation assistée, avec un nombre record de 119 875 traitement, devant la Russie (110 723 cycles), l'Allemagne (96 512) et la France (93,918). Les cliniques du vieux continent continuent de favoriser l'ICSI par rapport à la FIV, une tendance mondiale. Les taux de grossesse (mesurés par transfert d'embryon) semblent s'être stabilisés en Europe à environ 36% pour la FIV et l'ICSI. Les taux de grossesse sont plus élevés avec des embryons de cinq jours qu'avec des embryons de trois jours.
Par ailleurs, le taux de grossesse à partir du don d'ovules continue d'augmenter (actuellement à environ 50%), et le taux de grossesse gémellaire continue de baisser en Europe, pour atteindre environ 14%. De même, le taux de transferts d'un seul embryon continue d'augmenter, passant de 11% en 1997 à 38% en 2015.
"Seule une minorité de pays européens répond à ce besoin"
La disponibilité des traitements de procréation assistée reste très inégale en Europe, le Danemark et la Belgique offrant chacun plus de 2500 traitements par million d'habitants, tandis que d'autres (comme l'Autriche et l'Italie) en offrent beaucoup moins.
Une étude a calculé que le besoin mondial de traitements avancés de fertilité était d'environ 1500 protocoles par million d'habitants par an. "Seule une minorité de pays européens répond à ce besoin", a déclaré Christian De Geyter, président du ESHRE. "Les taux de réussite se sont stabilisés, bien que les résultats du don d'ovules et de l'utilisation d'embryons congelés continuent de s’améliorer.