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Caillots sanguins : des nouveaux anticoagulants réduisent le risque de saignements

Par Mathilde Debry

Les conclusions d’un nouvel essai rassurent sur l'innocuité des nouveaux médicaments anticoagulants utilisés comme solution de rechange à la warfarine, pour traiter les caillots sanguins.

istock / RazvanDP

De nouveaux médicaments connus sous le nom d'anticoagulants oraux directs (DOAC) utilisés pour traiter les caillots sanguins graves sont associés à une réduction des risques de saignement majeur par rapport à l'ancien médicament anticoagulant, la warfarine, selon une étude publiée tout récemment dans The BMJ. Fait marquant : c’est une étude de "vraie vie", c’est-à-dire sur des malades de consultation, et non une recherche randomisée.

Pendant de nombreuses années, la warfarine a été le principal traitement des caillots sanguins potentiellement mortels, connus sous le nom de thromboembolie veineuse (TEV). Mais les DOACs sont de plus en plus utilisés comme alternative à la warfarine, tout simplement parce que grâce à eux, les patients n'ont pas besoin de tester régulièrement s'ils ont la bonne quantité de médicament dans le sang. 

Un manque d'information

Des essais cliniques avaient déjà démontré un risque réduit ou similaire de saignement majeur pour les DOACs par rapport à la warfarine. Cependant, ils ne concernaient que des patients soigneusement sélectionnés, de sorte que les taux de saignement ne reflètent souvent pas ceux observés dans la pratique clinique quotidienne. De plus, la plupart des études n'ont porté que sur des patients dont le rythme cardiaque est irrégulier (fibrillation auriculaire, ou FA), ce qui crée un manque d'information pour les patients qui ne souffrent pas de ça.

Les chercheurs de l'Université de Nottingham, appuyés par le National Institute of Health Research, ont donc entrepris d'étudier les risques et les avantages associés aux trois types de DOAC les plus courants (dabigatran, rivaroxaban et apixaban) comparativement à la warfarine chez les patients atteints ou non de fibrillation auriculaire.

L'apixaban associé à un risque moindre d'hémorragie majeure

En utilisant deux grandes bases de données au Royaume-Uni, ils ont identifié 196 061 patients qui ont commencé ou recommencé à prendre des anticoagulants (après un intervalle de plus de 12 mois) entre 2011 et 2016. Au total, 132 231 patients prenaient de la warfarine, 7 744 du dabigatran, 37 863 du rivaroxaban et 18 223 l'apixaban. Dans l'ensemble, 53% (103 270) ont reçu un diagnostic de FA et 47% (92 791) se sont vu prescrire des anticoagulants pour d'autres affections.

Les patients ont fait l'objet d'une surveillance des saignements majeurs entraînant l'admission à l'hôpital ou le décès ("toutes causes confondues"). Après avoir tenu compte de plusieurs facteurs de risque connus, les chercheurs ont constaté que l'apixaban était associé à un risque moindre d'hémorragie majeure, en particulier les hémorragies cérébrales et gastriques, chez les patients atteints ou non de FA, comparativement à la warfarine. Ils ont également constaté un risque plus faible de saignements cérébraux associés à l'utilisation du dabigatran chez les patients atteints de FA - et à l'utilisation du rivaroxaban chez les patients non atteints de FA - comparativement à la warfarine.

"L'apixaban est le médicament le plus sûr"

Toutefois, le rivaroxaban et l'apixaban à faible dose étaient associés à des risques accrus de décès de toute cause chez tous les patients, comparativement à la warfarine.

"Le risque de saignement majeur est plus faible chez les utilisateurs d'apixaban, quelle que soit la raison de la prescription, ce qui semble indiquer que l'apixaban est le médicament le plus sûr ", concluent les chercheurs. "Nos résultats donnent une indication rassurante sur les risques pour tous les patients prenant des anticoagulants, en particulier en ce qui concerne les apixaban".