Une jeune fille de 17 ans est décédée "des suites de complications neurologiques" liées à la rougeole au CHU de Bordeaux, a annoncé l'Agence régionale de santé (ARS) de Nouvelle-Aquitaine ce vendredi. Sa disparition fait suite à celles d'un jeune homme de 26 ans fin juin et d'une jeune mère de famille de 32 ans à Poitiers, en février. Le premier était immunodéprimé, donc incapable de recevoir le vaccin anti-rougeole à cause de la faiblesse de son système immunitaire, la deuxième n'avait jamais été vaccinée.
"Après avoir diminué entre 2012 et 2016, le nombre de cas de rougeole augmente de manière importante depuis novembre 2017, alerte Santé Publique France dans son bulletin du 27 juin. Cette situation est la conséquence d’une couverture vaccinale insuffisante chez les nourrissons (79% avec deux doses de vaccin au lieu des 95% nécessaires), les enfants et les jeunes adultes". Précisément, 2567 cas de rougeole ont été diagnostiqués depuis novembre. Les départements les plus touchés sont la Gironde (24% d'entre eux), la Vienne (8%) et le Gard (6%).
"La très nette augmentation du nombre de cas depuis novembre 2017 en Nouvelle-Aquitaine se prolonge en 2018, avec la survenue de plusieurs foyers épidémiques dans cette région ainsi que dans d’autres régions françaises". 22% des cas déclarés ont été hospitalisés et 88% des cas de rougeole sont survenus chez des personnes non ou mal vaccinés.
Encore trop peu de vaccinations
Traditionnellement, le schéma vaccinal consiste en l’injection d’une dose de vaccin ROR (Rougeole, Oreillons, Rubéole) à 12 mois puis d'une deuxième entre 16 et 18 mois. Pour les personnes n’ayant jamais été vaccinées contre la rougeole, un rattrapage est possible. Il consiste en l’injection de deux doses de vaccin à au moins un mois d’intervalle. En cas d’épidémie, il est possible de recevoir le vaccin jusqu’à 72 heures après avoir été en contact avec une personne souffrant de la rougeole pour éviter la survenue de la maladie.
Santé publique France rappelle "la nécessité d’une couverture vaccinale très élevée dans la population (au moins 95% avec deux doses de vaccin chez les enfants et les jeunes adultes). Une telle protection collective permettrait d’éliminer la maladie et ses complications et ainsi protéger également les personnes les plus fragiles ne pouvant être elles-mêmes vaccinées (nourrissons de moins d’un an, femmes enceintes, personnes immunodéprimées)". Depuis le 1er janvier 2018, la vaccination contre la rougeole fait partie des 11 vaccins obligatoires chez le nourrisson.
La rougeole n'est pas une maladie infantile
La rougeole est une maladie infectieuse due à un virus très contagieux qui touchait auparavant surtout les jeunes enfants à partir de 5–6 mois. Ce n’est plus le cas : un tiers des cas déclarés concerne des personnes de plus de 15 ans. Une personne malade peut en contaminer jusqu'à 20. La rougeole est 10 fois plus contagieuse que la grippe. Elle se transmet très facilement d’une personne à l’autre par l'air, lors de toux, éternuements, ou par contact avec des objets contaminés (jouets, mouchoirs…).
Souvent considérée à tort comme bénigne, "la rougeole n’est pas qu’une maladie de l’enfance, elle concerne aussi les adolescents et les jeunes adultes et peut entraîner de graves complications (pneumonies, encéphalites...) et parfois des hospitalisations", voire la mort, expliquait récemment l'Agence Régionale de Santé d'Occitanie.