Une nouvelle étude, relayée par Santé Log, vient de démontrer que la kétamine a un effet rapide, voire immédiat, contre les symptômes dépressifs. La kétamine est une substance illicite pour l’homme, utilisée comme un anesthésique vétérinaire.
Cette nouvelle recherche de l’Université de l'Illinois à Chicago de démontré que les deux tiers des participants qui n'ont pas répondu aux antidépresseurs traditionnels connaissent une rémission rapide et durable de leurs symptômes dépressifs après avoir reçu la kétamine (par voie intraveineuse). Par ailleurs, les effets de la kétamine ont duré environ une semaine sur les membres de la cohorte.
Les protéines G
Les antidépresseurs mettent des semaines à agir sur les symptômes dépressifs, ce qui, dans le cadre d’une dépression sévère, laisse un champs temporel important aux tentatives de suicides du patient.
Mark Rasenick, professeur de physiologie et de psychiatrie à l'Université de l'Illinois, explique que sous l’effet de la kétamine, les protéines G, dont l’accumulation dans le cerveau est en partie responsable du développement de symptômes dépressifs, sont détruites beaucoup plus rapidement que sous l’effet des antidépresseurs classiques.
Pour 57% des Français, la dépression laisse aussi des séquelles importantes, qui diminuent les capacités. Ainsi, les Français pensent qu’une personne ayant souffert d’un épisode dépressif risque d’être psychologiquement fragile (78%), de connaître de nouveaux épisodes dépressifs (74%) et de nécessiter une attention supérieure (73%).
Episode pathologique
"Pourtant, la dépression n‘est pas à l‘origine d’un handicap durable, il s’agit d’un épisode pathologique et non d’un état intrinsèque de la personne. A l’image d’une jambe cassée, une dépression c’est une fracture dans l’existence, avec ses soins et sa temporalité. Comme après une fracture de jambe, au-delà d’une période de consolidation il n’y a pas de raison de considérer qu’il persiste une fragilité", analyse Raphaël Gaillard, psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne.
La dépression est une maladie qui touche tous les âges, depuis l’enfance jusque très tard dans la vie. En 2010, 7,5 % des 15-85 ans auraient vécu un épisode dépressif, avec une prévalence deux fois plus importante chez les femmes que chez les hommes (source : Institut national de prévention et d’éducation pour la santé). La prévalence des troubles dépressifs est estimée entre 2,1 à 3,4 % chez l’enfant et à 14 % chez l’adolescent.