L’ANSM précise sur son site que neuf laboratoires sont impliqués dans le rappel des lots de Valsartan. Il s’agit des entreprises ARROW GENERIQUES, BIOGARAN, CRISTERS, EG LABO*, EVOLUPHARM, RANBAXY PHARMACIE GENERIQUES, SANDOZ, ZENTIVA et ZYDUS. Tous sous-traitaient, en partie ou totalement, la production de la molécule à Zhejiang Huahai Pharmaceuticals, un fabricant chinois. Afin de réduire les coûts de production, les médicaments génériques sont en effet habituellement conçus en Chine ou en Inde.
Le valsartan est utilisé pour stabiliser la tension artérielle, afin de prévenir la survenue ou la récidive d’AVC ou d’infarctus du myocarde. Il est disponible en générique depuis 2012. Aujourd’hui, l’hypertension artérielle (HTA) touche 15 millions de personnes en France, soit près d’un adulte sur trois. Selon l'étude Esteban récemment publiée par Santé publique France, 36% des hommes adultes sont aujourd’hui hypertendus, contre 25% des femmes. 60% des personnes âgées de plus de 65 ans souffrent par ailleurs de cette pathologie ; des chiffres qui grimpent à 80% chez les plus de 80 ans.
Placés en quarantaine
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a alerté vendredi dernier d'un défaut qualité affectant certaines spécialités à base de valsartan et de valsartan/hydrochlorothiazide. Une impureté a été retrouvée dans la substance active. Appelée N-nitrosodiméthylamine (NDMA), elle est classée comme probablement cancérogène chez l’homme (à condition d'être consommée à très haute dose, NDLR).
Les médicaments contenant du NDMA et commercialisés en France ont été placés en quarantaine par les laboratoires. En parallèle, les entreprises concernées procèdent au rappel auprès des officines, grossistes-répartiteurs et pharmacies hospitalières françaises des médicaments potentiellement affectés par ce défaut de fabrication.
Ne pas arrêter son traitement
La liste des médicaments génériques impliqués par le défaut de fabrication est disponible sur le site de l'agence du médicament. Les autres spécialités contenant du valsartan ou autres médicaments de la même classe thérapeutique (autres sartans) ne sont pas concernés et restent disponibles.
"Les patients traités par l’une des spécialités de valsartan impactées ne doivent ni arrêter d’eux-mêmes leur traitement, ni rapporter leurs boîtes à la pharmacie", souligne l'ANSM, indiquant par ailleurs "qu'il n’existe pas de risque aigu pour le patient". Lors de la prochaine délivrance, les pharmaciens proposeront une des spécialités à base de valsartan non concernées par le défaut de fabrication.