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Encéphalite à tiques

Attention aux tiques : il n'y a pas que la maladie de Lyme, les cas d'encéphalite sont aussi en hausse

Par Mathilde Debry

Une maladie tout aussi grave que la maladie de lyme peut aussi être transmise par une tique : la méningo-encéphalite verno-estivale, provoquée par le virus FSME. Les dernières statistiques belges indiquent que le nombre de cas augmente de façon inquiétante. 

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On parle beaucoup de la maladie de lyme. Pourtant, une maladie tout aussi grave peut aussi être transmise par une tique : la méningo-encéphalite verno-estivale, provoquée par le virus FSME. Rappelons que le terme "encéphalite" est utilisé pour qualifier une inflammation du cerveau.

Une méningo-encéphalite verno-estivale, appelée également méningo-encéphalite à tiques, est souvent asymptomatique, les patients ne présentant aucun signe de maladie au début de l’incubation du virus. Par la suite, la pathologie évolue généralement en deux phases : apparition de symptômes d’allure grippale, suivie de troubles neurologiques, comme des maux de tête, une sensibilité à la lumière, des vertiges, des troubles de la concentration et de la marche. Ces troubles peuvent perdurer des semaines, voire des mois.

30 à 40% des patients gardent des séquelles importantes

En Suisse, "jusqu’à fin juin, on estime à 21 300 le nombre de consultations médicales pour une piqûre de tique. En comparaison pluriannuelle, cette valeur est très élevée", indique le l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) dans la dernière édition de son bulletin, publié lundi 9 juillet. L'an passé, un nombre record de 257 cas d'encéphalite à tiques avaient été enregistrés, un niveau qui n'avait plus été atteint depuis l'an 2000. En France, cette maladie touche uniquement l’Alsace. Il n’existe aucune statistique propre à cette région, mais il est possible de se reporter sur celles de l’Allemagne voisine. Au-delà du Rhin, 200 à 500 cas sont déclarés chaque année. A titre de comparaison, 60 000 à 100 000 personnes contractent la maladie de Lyme tous les ans en Allemagne. Au total, le risque de contracter une méningite à tique est faible, puisque même dans les régions à risque, seule une tique sur 50 à 100 est porteuse du virus.

Lorsqu’elle s’accompagne de symptômes neurologiques, une méningo-encéphalite verno-estivale est mortelle dans environ 1% des cas. 30 à 40% des patients gardent des séquelles importantes (troubles cognitifs, céphalées persistantes, ataxie, tremor, hypoacousie, dysphasie…).

Un vaccin efficace

Il n’existe aucun traitement spécifique pour cette pathologie, mais un vaccin efficace est disponible. Il est recommandé pour les personnes séjournant dans une zone d’endémie pendant la saison des tiques (février à novembre). La vaccination consiste à pratiquer trois injections : les deux premières sont espacées d'un à trois mois et la 3e injection est faite entre 5 et 12 mois après la deuxième. Dans le cas d'un départ imminent, les deux premières injections peuvent être ramenées à 14 jours. Un rappel doit ensuite être fait tous les 3 ans, sauf si une prise de sang montre un taux protecteur d'anticorps.

En l’absence de traitement, il est donc très important de se protéger contre les piqûres de tiques, notamment en portant des vêtements clairs afin de les distinguer plus aisément sur le tissu, des chaussures fermées, de se couvrir la tête et de privilégier les chemins dégagés plutôt que les hautes herbes. N'oubliez pas d'inspecter attentivement chaque personne après une balade à risque, de même que les animaux de compagnie.

Un tire-tique (vendu en pharmacie) est indispensable

Si vous avez été piqué, il est urgent de retirer rapidement la tique, si possible dans les 12 à 36 heures qui suivent la morsure. Un tire-tique (vendu en pharmacie) est indispensable pour la retirer en la saisissant dans le sens de l'axe de son corps (afin de retirer le corps entier) et en la faisant pivoter dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

La méningo-encéphalite verno-estivale n’est pas la seule infection que peut transmettre la tique à l’homme. Six autres pathologies vectorielles ont été recensées sur le territoire français : la fameuse maladie de lyme, l’anaplasmose granulocytaire humaine, la tularémie, la fièvre Q et deux rickettsioses, TIBOLA (tick-borne lymphadenopathy) et LAR (lymphangitis-associated rickettsiosis).