Vous savez sans doute déjà que le microbiome bactérien de l'intestin est connu pour avoir un impact sur une myriade de processus physiologiques cruciaux chez les humains, y compris ceux qui se produisent loin des intestins. De la bonne signalisation de la sérotonine dans le cerveau à la stabilisation des maladies auto-immunes, la présence de certaines souches de bactéries dans le tube digestif semble essentielle au bon fonctionnement d'un corps sain.
Une nouvelle étude publiée dans le Journal of Internal Medicine vient compléter cette liste d’associations. Elle indique que le Lactobacillus reuteri peut aider à ralentir la dégradation osseuse progressive qui se produit chez les femmes âgées atteintes d'ostéoporose, réduisant ainsi le risque de fractures.
70 femmes âgées de 75 à 80 ans
Suite à des études sur les animaux, les auteurs de ce nouvel essai ont cherché à évaluer l’action d’une souche intestinale particulière, appelée L. reuteri ATCCPTA 6475, sur l’ostéoporose. Bien que le mécanisme biologique derrière la perte de densité osseuse chez les femmes post-ménopausées demeure pour grande partie mystérieux, il a été démontré que l'activité d'un type de cellule spécialisée, appelée ostéoclaste, décompose le réseau minéral de l'os.
Pour constituer la cohorte, les chercheurs ont recruté 70 femmes âgées de 75 à 80 ans ayant une faible densité minérale osseuse (DMO). Ils leur ont assigné au hasard une dose orale de L. reuteri ATCCPTA 6475 (lyophilisé dans une poudre pouvant être mélangée dans une boisson) ou un placebo (maltodextrine en poudre) pendant un an.
Une perte de densité minérale osseuse deux fois moins importante
À la fin de l'étude, les femmes ayant ingéré L. reuteri ATCCPTA 6475 ont montré une perte de densité minérale osseuse deux fois moins importante que celles qui ont reçu le placebo. La DMO a notamment été mesurée dans leurs tibias. De plus, le supplément était bien toléré, car les femmes prenant le placebo ont rapporté le même nombre de réactions au traitement.
Précisons que si la cohorte de cette étude est petite, il s'agit d'un essai randomisé, contrôlé par placebo, à double insu (c'est-à-dire que personne, pas même les auteurs, ne savait quelle traitements les sujets recevaient à l'époque) - l'étalon-or de la preuve scientifique. Il s’agit aussi de la première recherche effectuée sur l’homme en la matière. Ces résultats indiquent que "la supplémentation robiotique pourrait être un nouveau concept prometteur pour la prévention de la perte osseuse", concluent les auteurs.