Si le scénario tragique de l’enfant qui se noie est bien réel, il nous fait souvent oublier que ce sont les séniors qui ont le plus de risque de mourir de la sorte. Selon la nouvelle enquête de Santé Publique France, la proportion de noyades accidentelles suivie d’un décès augmente avec l’âge : elle est de 9% chez les moins de 6 ans contre 37% chez les 65 ans et plus.
L'enquête de Santé Publique France a recensé toutes les noyades, quelle qu’en soit l’intentionnalité (accidentelle, suicidaire, criminelle), suivies d’une prise en charge hospitalière (passage aux services d’urgence ou hospitalisation) ou d’un décès. La France a enregistré 121 décès par noyades entre le 1er juin et le 5 juillet 2018, soit en moyenne un peu plus de trois morts par jour. Entre le 1er juin et le 5 juillet dernier, 552 noyades ont été dénombrées en France métropolitaine et dans les DOM/TOM. Elles ont été suivies de 121 décès (22%). Ces 552 événements se répartissent en :
- 257 noyades accidentelles, dont 50 décès (19%) ;
- 34 noyades intentionnelles (suicide, tentative de suicide, agression), dont 16 décès (47%) ;
- 261 noyades d'origine encore indéterminée, en cours d’investigation, dont 55 décès (21%).
257 noyades accidentelles
Si on se focalise sur les 257 noyades accidentelles, 103 (40%) ont eu lieu en mer, 70 (27%) en piscine tous types confondus, 36 (14%) en cours d'eau, 23 (9%) en plan d'eau et 12 (5%) dans d'autres lieux (baignoires, bassins...). Parmi les 70 noyades en piscine, 83% concernaient des enfants de moins de 6 ans. Pour les 95 noyades en mer, 26% touchaient des personnes de 65 ans ou plus, et 33% des personnes âgées de 6 à 25 ans.
La plupart des accidents impliquant des enfants est due à un manque de surveillance, à un défaut du dispositif de sécurité ou encore à une chute. Pour les adultes, ils se produisent principalement suite à un malaise, à une imprudence ou tout simplement au fait de ne pas bien savoir nager. "La prévention reste le premier moyen de protection contre les noyades accidentelles, des gestes simples peuvent permettre de les éviter", indique donc Santé Publique France.
Un enfant peut se noyer dans vingt centimètres d’eau
Quel que soit le lieu de l’activité nautique (mer, lac, piscine, etc.), un enfant doit toujours être surveillé par un adulte, même s’il joue juste au bord de l’eau. Afin de diminuer les risques liés à la baignade, il est également conseillé de l'équiper de brassards et de lui apprendre à nager le plus tôt possible : dès 4-5 ans, selon les capacités de l’enfant, pour tous à partir de 6 ans. "Un enfant peut se noyer sans bruit, en moins de trois minutes, dans vingt centimètres d’eau", rappelle l’agence.
Pour le reste de la population, il est conseillé de choisir des zones de baignade surveillées, de tenir compte de sa forme physique (fatigue, frissons) et de ne pas surestimer son niveau de natation. Rappelons que près d’un Français sur six déclare ne pas savoir nager. Ils sont seulement 5% parmi les jeunes répondants de 15-24 ans mais plus de 35% chez les 65-75 ans.
Il faut aussi toujours prévenir un proche avant de se baigner, respecter les consignes de sécurité signalées par les drapeaux de baignade, ne pas s’exposer longtemps au soleil, rentrer dans l’eau progressivement, ne pas boire d’alcool avant la baignade et, dans le meilleur des cas, se former aux gestes de premiers secours.