Aux Etats-Unis, les erreurs médicales sont responsables de 100 à 200 000 décès chaque année. Face à ce qu’ils qualifient "d’épidémie nationale", le Dr Shanafelt, professeur d'hématologie à Stanford, et son équipe, se sont penchés sur les causes du phénomène.
Les chercheurs ont, pour ce faire, interrogé 6 695 médecins sur leur pratique professionnelle et leur état d’esprit. Les résultats ont été publiés dans Mayo Clinic Proceedings. 3 574 carabins, soit 55% des répondants, ont déclaré avoir des symptômes d'épuisement professionnel. 2163 (32,8 % des répondants) ont signalé une fatigue excessive et 427 (6,5% des répondants) ont verbalisé avoir eu des idées suicidaires récemment. Par ailleurs, 10% de la cohorte a signalé avoir commis au moins une erreur médicale majeure au cours des trois mois précédents.
Cynisme
Des chiffres qui font sens, dans la mesure où "les médecins souffrant d'épuisement professionnel ont deux fois plus de risque de commettre une erreur médicale que les autres", précisent les chercheurs. Les médecins interrogés sont aussi nombreux à avoir répondu qu’ils abordaient leur métier avec "cynisme" et "un sentiment d’efficacité réduite".
"Cette étude montre qu’il faut prendre en compte l’épuisement professionnel des médecins pour réduire efficacement l’incidence des erreurs médicales aux Etats-Unis", commente le Dr Shanafelt. Il ajoute : "en plus de leur conséquences néfastes sur les patients, les erreurs liées à l'épuisement professionnel ont aussi des conséquences graves pour les médecins, comme le fait de doubler le risque suicidaire". Aux États-Unis, les médecins représentent, devant les militaires, la profession la plus touchée par le suicide, selon une nouvelle étude présentée lors de la réunion annuelle de l'American Psychiatric Association.
Non-assistance à personne en danger
En France, 175 médecins ont adressé fin juin une lettre ouverte au Premier ministre Edouard Philippe pour dénoncer le manque de moyens qu’ils subissent au quotidien. "Nous vous alertons sur une mise en danger de la vie d'autrui et non-assistance à personne en danger. Mise en danger de la population qui s'adresse à nous, et mise en danger des professionnels qui doivent remplir cette tâche sans en avoir les moyens", avaient alors souligné ces professionnels. En janvier dernier, c’est sur Twitter que les professionnels de santé se sont mobilisés avec le hashtag #balancetonhosto.