Uriner est un processus de nettoyage naturel du corps. Nombreux sont ceux qui en négligent les bienfaits et qui parfois, se retiennent jusqu'à ne plus tenir. Soit parce que le moment n'est pas opportun, soit parce que les toilettes ne sont pas à proximité. Pourtant, se retenir plus de 10 à 15 minutes d'uriner est fortement déconseillé. Au-delà de ce délais, et si le processus est répété régulièrement, les conséquences sur la santé peuvent être graves.
"Un cathéter trois à six fois par jour dans le pénis"
Se retenir d’uriner fréquemment et longtemps provoque en effet une stagnation de l'urine et une accumulation de bactéries dans la vessie qui peut être à l’origine d’une infection urinaire, pouvant se diffuser et abîmer les reins. Car en plus de l'eau que l'on consomme, l'urine contient toutes les substances de déchets dont le corps n’a plus besoin et que les reins ont filtrées. Plus précisément, la vessie contient les liquides consommés, des petits résidus, ainsi que des substances acides et ammoniaques. Si ce mélange n'est pas évacué régulièrement, il peut endommager les parois du tractus urinaire, détendre les muscles de celle de la vessie et augmenter les risques de faire de la rétention urinaire - lorsqu’on ne parvient pas à uriner malgré l’envie - ce qui à terme peut nécessiter la pose d’une sonde urinaire.
En 2015, Joshua Meeks, médecin urologue au centre Northwestern Medicine (Etats-Unis), décrivait justement le cas d'un soldat qui avait perdu connaissance après avoir gardé l'équivalent de trois bouteilles de vin dans la vessie, dans le magazine Men' s Health. "L'organe s'est complètement distendu, expliquait-il. Le patient est devenu incapable d'uriner normalement, il a fallu lui planter un cathéter trois à six fois par jour dans le pénis."
Calculs rénaux et dilatation de la vessie
Se retenir d'uriner peut aussi occasionner la formation de calculs rénaux. Ces petits cristaux (appelés "lithiase urinaire" dans le jargon médical) se forment dans les reins, dans la vessie ou dans l'urètre. Leur taille est très variable et peut aller de quelques millimètres à plusieurs centimètres de diamètre. Lorsqu'ils se forment dans des conduits de petite taille comme les uretères, situés entre les reins et la vessie, ils peuvent facilement obstruer le passage et provoquer de très fortes douleurs. On appelle ce phénomène la colique néphrétique.
On estime que 5% à 10% des individus en sont atteints au cours de leur vie et que la moitié des personnes qui ont des calculs rénaux en auront de nouveau 10 ans après tant le manque d'informations est important. Globalement, les calculs rénaux sont deux fois plus fréquents chez les hommes et surviennent souvent après 40 ans.
Se retenir d'uriner peut également entraîner un reflux vésico-urétéral, une maladie assez grave qui apparait lorsque l'urine, au lieu d'être expulsé, retourne dans l'urètre et les reins. Les toxines et les bactéries stockées dans la vessie peuvent également provoquer des sueurs, des frissons, des crampes et des douleurs pelviennes. Alors n'attendez plus. Même sur la route des vacances, faites des pauses quand votre cerveau vous envoie le signal WC.