Fortes chaleurs, peu, voire pas de précipitations : l’été a pris ses marques en France. Pour se rafraîchir certains profitent d’un bain de mer, d’autres d’un bain d’eau douce. Mais il faut rester prudent, car certains trous d’eau peuvent être contaminés par la leptospirose, une maladie bactérienne transmise par l’urine de rat.
Une contamination par l’urine des rats
La bactérie Leptospira interrogans se trouve dans les eaux douces stagnantes et dans les sols boueux partout dans le monde. Elle se transmet à l’homme par l’urine d’animaux, principalement celle des rats, mais aussi par celle des bovins, des porcs ou des chevaux. Dans certains cas, les chiens peuvent aussi transmettre la maladie. La contamination se fait par les yeux, les muqueuses ou par les plaies même bénignes.
La période d’incubation (c'est-à-dire le temps avant que les premiers symptômes se déclarent) peut durer entre 4 et 14 jours. En général, les personnes atteintes ressentent un état grippal : fièvre, maux de tête, douleurs musculaires. La plupart du temps la maladie est bénigne quand elle est prise en charge tôt, mais si les symptômes traînent, elle peut conduire à l’insuffisance rénale voire au décès du malade (5 à 20% des cas).
Une incidence record en 2014 et 2015
Selon l’Institut Pasteur, il y aurait chaque année dans le monde un million de cas sévères de leptospirose. En France, le nombre de personnes contaminées est estimé à 600 par an, mais son incidence est entre 50 et 100 fois plus élevée dans les collectivités d’Outre-mer. En 2014 et 2015, elle a atteint le plus haut niveau depuis 1920 avec un cas pour 100 000 habitants.
Prudence avant une baignade
Un vaccin existe en France mais il est prescrit uniquement aux personnes les plus exposées à la maladie comme les éboueurs et les égoutiers. Dans le cas d’un risque d’exposition à la bactérie, il faut se couvrir avec des gants, des lunettes et des bottes. Pour les baignades estivales, il faut désinfecter toutes les plaies et égratignures et les protéger par un pansement résistant à l’eau. Après l’activité nautique, les mains doivent être lavées à l’eau potable avec du savon. Dans les trois semaines qui suivent, si des symptômes grippaux apparaissent, il faut consulter immédiatement un médecin.
En mai dernier, en Gironde, un triathlète est décédé de cette maladie après s’être baigné dans un lac. En Angleterre, dans la région de Bath, un homme l’a lui également contracté après une baignade en eau douce.