Quel rapport entretiennent les Françaises avec la chirurgie esthétique ? Alors que l’été s’est installé et que les injonctions à la beauté et à la minceur pèsent plus que jamais sur les silhouettes des femmes, une nouvelle enquête IFOP réalisée en partenariat avec Bonheur et Santé auprès d’un échantillon de 1 317 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus.
Premier constat à la lecture des réponses : la demande de chirurgie esthétique n’a pas explosé comme certains ont pu le penser à un moment donné, mais elle n’a pas non plus chuté. Elle s’est stabilisée à un niveau qui reste élevé : les femmes étaient 6% à avoir eu recours à la chirurgie esthétique en 2002 et 14% en 2009. Aujourd’hui, elles sont 10 %. La baisse paraît sensible par rapport à 2009, mais 10% de la population féminine de plus de 18 ans, cela représente environ 2,5 millions de personnes.
Cette stabilisation à un niveau élevé est d’autant plus solide qu’elle s’accompagne d’un degré de satisfaction très positif et d’une demande potentielle conséquente. Pratiquement, depuis 15 ans, le degré de satisfaction est resté le même et plane à des hauteurs record, puisque 4 femmes sur 5 jugent très satisfaisante ou satisfaisante leur expérience de la chirurgie esthétique.
Les seins d'abord
Parmi les opérations esthétiques les plus prisées par les femmes, se trouve d’abord celle des seins : 49% des femmes interrogées ont choisi un remodelage de leur poitrine, alors qu’elles n’étaient que 19% en 2009. L’épilation au laser a aussi la cote : 24% l’ont adoptée (contre 8% en 2009). Elle est suivie par les injections pour diminuer les rides (12% des demandes) et le recollement des oreilles (10% des demandes).
En revanche, les interventions les plus plébiscitées en 2002 comme le lifting, la correction du ventre ou celle du nez ne semblent plus être à la mode. Ainsi, le remodelage du nez ne représente plus que 5% des interventions esthétiques, contre 18% en 2002.
De la chirurgie pour se plaire à soi
Le sondage IFOP s’est aussi intéressé aux motivations des femmes ayant eu recours à la chirurgie esthétique. Bonne nouvelle : le regard des autres et la pression sociétale semblent moins peser sur les femmes qu’en 2002. Désormais, si elles décident d’avoir de plus beaux seins, de se faire épiler, ou de se faire des injections d’acide hyaluronique, c’est avant tout pour se plaire davantage à elles-mêmes (68% des répondantes). 55% des femmes ont quant à elles recours à la chirurgie esthétique pour mettre un terme à un complexe physique, tandis que 13% souhaitent préserver leur jeunesse. Seules 6% des répondantes passent sous le bistouri pour être plus à l’aise dans leur milieu professionnel, 5% pour plaire à leur compagnon et 2% parce qu’elles se sentent obligées de faire jeunes dans la société actuelle.
Autre cliché mis à mal par le sondage : celui selon lequel ce sont les femmes "mûres" qui ont recours à la chirurgie esthétique. Au contraire, toutes les tranches d’âge sont concernées : 9% des moins de 35 ans et 11% pour les 35 ans et plus.
Il n’y a pas non plus de distinction notable suivant leur origine géographique : à Paris (10%) comme en province (11%), les femmes osent davantage se faire opérer. Le taux le plus important d’opérations esthétiques a lieu dans le Sud-Est avec 13% d’interventions.
Enfin, toutes les catégories sociales sont concernées même si certaines professions en contact avec le public sont davantage représentées : les travailleuses indépendantes (16%), les cadres supérieures (12%) ou les dirigeantes d’entreprise (14%). Les ouvrières (6%), les employées (9%) et les femmes sans emploi (9%) sont celles qui modifient le moins leur apparence avec la chirurgie.