Dans une nouvelle étude publiée dans l’International Journal of Cancer, des scientifiques ont trouvé une association entre des diners tardifs et le développement de cancer du sein et de la prostate. "Comparativement aux sujets dormant immédiatement après le souper, ceux qui dormaient deux heures ou plus après le souper présentaient une réduction de 20% du risque de cancer du sein et de la prostate", indique l’essai. Le risque de développer un cancer du sein diminuait de 16% et celui de développer un cancer de la prostate de 26%.
Respect des habitudes alimentaires
Par ailleurs, une protection similaire a été observée chez les sujets ayant dîné avant 21h par rapport à ceux qui ont soupé après 22h. L'effet de l'allongement de l'intervalle souper-sommeil était plus prononcé chez les sujets qui suivaient les recommandations en matière de prévention du cancer (alimentation équilibrée, non consommation d’alcool et de tabac…). Le respect des habitudes alimentaires et d’un long intervalle entre le dernier repas et le sommeil sont aussi associés à un risque de cancer globalement plus faible.
Les dossiers médicaux de 621 patients atteints d'un cancer de la prostate et de 1 205 patientes atteints d'un cancer du sein ont été analysés, puis comparés à un groupe en bonne santé, composé de 1 321 femmes et 872 hommes. "L'hypothèse que nous avons testée est étayée par des preuves expérimentales et souligne l'importance d'évaluer les rythmes circadiens dans les études sur l'alimentation et le cancer", complète les scientifiques. Pour eux, les cancers sont souvent associés à l’évolution des hormones, qui dépendent elles-mêmes des rythmes circadiens du corps.
Les mouvements intestinaux s'arrêtent à partir de 22h30
"On sait que le corps fabrique des enzymes digestives qui vont réagir différemment en fonction de ce que l'on mange et de l'horaire auquel on mange. Les conclusions des chercheurs n'ont rien d'étonnant", explique dans Le Figaro Madame la diététicienne nutritionniste Hélène Brunengo. La chrono-nutrition, un domaine exploré depuis les années 1950, consiste à s'alimenter en fonction des rythmes biologiques de son organisme. "On évite toujours de manger après 21 heures (excepté pour les travailleurs de nuit évidemment). Les mouvements intestinaux s'arrêtent à partir de 22h30. Si l'on dîne tard et riche, on ressentira un inconfort digestif et la température du corps augmentera. Cela nuira au sommeil", ajoute la professionnelle.
Selon une autre étude, publiée l’année dernière, manger tard sur une période de 8 semaines augmenterait le risque de diabète, d’obésité, athérosclérose et autres problèmes cardiovasculaires. "En fait, on digère assis droit ou debout et non couché ou allongé dans un canapé. Le fait de marcher après un repas (la fameuse marche digestive des repas du dimanche ou bien sortir le chien) permet une meilleure vidange gastrique", complète le médecin Réginald Allouche dans Atlantico.fr. "Je recommande donc de laisser passer au moins 3 heures entre la fin du diner et le coucher", conclut-il.