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5 fois plus de risques

Boulimie, anorexie : les épisodes psychotiques chez l'adolescent favorisent les troubles de l'alimentation

A l'âge de 18 ans, un tiers des adolescents ayant vécu des expériences psychotiques à l'âge de 13 ans signalent des troubles de l'alimentation, selon une nouvelle étude.

Boulimie, anorexie : les épisodes psychotiques chez l'adolescent favorisent les troubles de l'alimentation VladimirFLoyd / istock




Suite à la parution de trois études sur la question, des chercheurs ont décidé d’étudier la possible association entre les expériences psychotiques et les troubles alimentaires chez l’adolescent. Parmi les troubles psychiatriques, les maladies psychotiques sont définies comme étant des maladies mentales caractérisées par la présence d'idées délirantes et/ou d'hallucinations.

Le patient psychotique n'est pas conscient de ses troubles de la personnalité. Ils comprennent la schizophrénie, la psychose maniaco-dépressive et la psychose hallucinatoire chronique. Sont considérés comme troubles alimentaires les ingestions excessives de nourriture (boulimie, binge eating) ou, à l’inverse, des exercices excessifs de perte de poids (jeûne, anorexie).

Le comportement de 6361 enfants étudié

"Le but de cette étude était d'explorer l'association entre les expériences psychotiques à l'âge de 13 ans, les comportements alimentaires désordonnés et l'indice de masse corporelle (IMC) à l'âge de 18 ans", précise l’essai, publié dans The Lancet. La cohorte comprenait 6361 enfants, dont 734 (12%) ont déclaré des expériences psychotiques à l'âge de 13 ans. Leur état mental, leur IMC et leurs habitudes alimentaires ont été évalués une première fois à 13 ans, et une seconde fois à 18 ans. "Nos résultats indiquent que les expériences psychotiques sont des marqueurs d'un risque accru de plusieurs troubles de l'alimentation à la fin de l'adolescence", écrivent les chercheurs, même si "davantage de recherches sur les facteurs de risque communs pour les expériences psychotiques et les troubles de l'alimentation sont justifiées pour élucider les voies causales communes et spécifiques".

A 18 ans, un tiers des adolescents ayant vécu des expériences psychotiques à l'âge de 13 ans ont signalé des troubles de l'alimentation. Comparativement à ceux qui n'avaient pas eu d'expériences psychotiques, les enfants en ayant eues avaient de 1 à 5 fois plus de risques de signaler un trouble de l'alimentation à la fin de l'adolescence.

Prévalence médiane des expériences psychotiques

A l’origine, les scientifiques ont utilisé les données de l'Avon Longitudinal Study of Parents and Children (ALSPAC), une cohorte basée à Avon (Angleterre, Royaume-Uni). Toutes les mères de cette région dont la date d'accouchement était prévue entre le 1er avril 1991 et le 31 décembre 1992 ont été invitées à participer à l’expérience. 14 541 femmes enceintes ont finalement été recrutées, donnant naissance à 13 988 bébés. Depuis lors, les informations médicales sur les mamans et leur enfant ont été recueillies via des visites cliniques et des questionnaires.

La prévalence médiane des expériences psychotiques à la fin de l'enfance et au début de l'adolescence (9-12 ans) est de 17%, diminuant à 7-5% à la fin de l'adolescence et atteignant une prévalence d'environ 5% à l'âge adulte. Outre les troubles de l’alimentation, un nombre croissant d'études ont montré qu'elles sont associées à tout une gamme de psychopathologies, comme les troubles de l'humeur, la consommation de substances addictives, le stress post-traumatique et les tentatives de suicide.

5 à 6% de la population française serait atteinte de TCA

Peu connus, les troubles du comportement alimentaire (TCA) sont trop souvent mal dépistés. Selon les statistiques, 5 à 6% de la population française serait atteinte de TCA. Dans la pratique, les chiffres sont beaucoup plus alarmants. Des études récentes évaluent à 20% ces désordres (avec une fréquence plus élevée chez les étudiants : 22%). Ce sont donc plusieurs dizaines de milliers de personnes qui sont concernées.

Le plus souvent, on associe aux troubles des conduites alimentaires, les notions d'anorexie mentale ou de boulimie. En réalité, les formes de TCA sont plus variées : l'anorexie mentale ne concerne que 10% des TCA. Il s'agit d'un surcontrôle du poids et de l'alimentation qui conduit à un amaigrissement, avec souvent des angoisses associées (peur de grossir, de vomir, d'étouffer, de manger un aliment toxique, malsain ou sans traçabilité ...).

La boulimie (30% des TCA) s'apparente à une perte de contrôle de son alimentation caractérisée par des compulsions. La peur de grossir incite alors aux régimes successifs, à l'usage de laxatifs ou de diurétiques, aux vomissements provoqués ou aux jeûnes (des symptômes anorexiques et boulimiques associés peuvent aussi se manifester).

L'hyperphagie (ou BED : binge eating disorder) touche 10% des TCA et consiste en accés boulimiques mais qui sont non compensés (pas de comportements inappropriés visant à limiter la prise de poids). On estime que 70% des obésités sont liées à des hyperphagies.

Ingestion de substances non digestes telles que la terre, la craie, le papier... 

Les EDNOS (eating disorder not otherwise specified) sont les troubles les plus fréquemment observés et touchent 50% des TCA. Ce sont les "inclassables", les troubles atypiques, de forme mixte, qui ne présentent pas tous les symptômes d'une anorexie ou d'une boulimie, mais des symptômes diffus.

Enfin, et beaucoup plus rarement, certains TCA de forme particulière s'expriment : l'orthorexie (besoin extrémiste d'une alimentation saine et planifiée), le pica (ingestion de substances non digestes telles que la terre, la craie, le papier ...), le mérycisme (régurgitations et remastications d'aliments) ou les phobies alimentaires (de se mettre à table, de manger des aliments d'une certaine couleur ou d'une certaine forme).

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