Dans une nouvelle étude, les analgésiques à base d'opioïdes couramment prescrits ont entraîné le triplement des effets secondaires nocifs chez les personnes atteintes de démence. L'équipe, qui a constaté une augmentation significative des effets secondaires tels que les changements de personnalité, la confusion ou encore la sédation, demande maintenant à ce que la posologie des analgésiques comme la buprénorphine soit réévaluée pour les personnes atteintes de démence.
Buprénorphine
Les patients atteints de démence souffrent souvent de douleurs corolaires. 40% d’entre eux prennent des analgésiques à base d'opioïdes. L’essai, dirigé par l'Université de Bergen, a étudié les réactions de 162 personnes, issues de 47 foyers de soins norvégiens, toutes atteintes de démence avancée. Résultat : comparé au placebo, la buprénorphine a triplé les effets secondaires nocifs et considérablement diminué le taux d’activité des patients.
"Il est très important que nous puissions traiter la douleur des personnes atteintes de démence. Malheureusement, nous ne pouvons actuellement qu’empirer leur état de santé en essayant de les soulager. Nous devons de toute urgence trouver un dosage suffisant", alerte Clive Ballard, spécialiste des maladies neurodégénératives.
Opioïdes naturels
Si les personnes atteintes de démence supportent moins bien les analgésiques à base d'opioïdes, c’est parce qu’elles surproduisent les opioïdes naturels de l'organisme, comme l’a récemment démontré une autre étude sur le traitement de l'arthrite chez les souris atteintes de la maladie d'Alzheimer.
Actuellement, 50 millions de personnes souffrent de démence dans le monde. En raison du vieillissement de la population mondiale, ce chiffre devrait tripler et passer à 152 millions d’ici à 2050, d’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
La démence est un terme général regroupant un grand nombre de maladies (Creutzfeldt-Jakob, Parkinson, Alzheimer…). Les caractéristiques communes aux 55 sous-types de démence sont la perte des capacités intellectuelles, une détérioration de la mémoire, un déclin des fonctions cognitives, des troubles du langage et des perturbations des fonctions exécutives.