Aujourd’hui en France, environ 900 000 personnes sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs travaillent dur pour comprendre quelles sont les causes principales de cette maladie neurodégénérative, qui concernera, avec le vieillissement de la population, près de deux millions de personnes d’ici 2030 en France.
Virus de l’herpès, hypertension artérielle ou encore heures de sommeil trop longues… Récemment, des études ont permis d’identifier certains facteurs de risque. Cette semaine, à la conférence annuelle de l’Association Alzheimer, à Chicago (Etats-Unis), une équipe de chercheurs, menée par le Dr Mitchel A. Kling (professeur agrégé de psychiatrie à l’Université de Pennsylvanie à Philadelphie), a présenté les conclusions de sa dernière étude. Les chercheurs ont identifié un organe qui jouerait un rôle dans le développement de la maladie : le foie.
Moins il y a de plasmalogènes, plus il y a de risques
Les plasmalogènes sont un type de phospholipide produit dans le foie. Ils jouent un rôle clé dans le maintien en bonne santé des cellules du cerveau. Ils sont envoyés du foie vers le cerveau (et d’autres organes) par le sang. Les chercheurs ont voulu savoir si un taux réduit de ces plasmalogènes pouvait augmenter les risques de maladie d’Alzheimer.
Pour cela, deux groupes de participants ont été évalués. Chaque groupe était composé de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’autres déficiences cognitives, et de personnes jugées "normales" sur le plan cognitif. Constat : un taux réduit de plasmalogènes correspondait au taux élevé de protéine tau, déjà identifiée comme un indice de la maladie d’Alzheimer.
"Cette recherche montre qu’une carence en plasmalogènes liée à l’âge pourrait conduire à un risque accru de maladie d’Alzheimer, car le foie ne peut pas en faire assez", explique ainsi le Dr Kling.
Voilà pourquoi l’huile de poisson peut être inefficace
Selon l’équipe de chercheurs, ces conclusions pourraient ainsi expliquer pourquoi certains patients atteints de la maladie d’Alzheimer, qui consomment de l’huile de poisson ou de l’acide docosahexaénoïque (ou DHA, un acide gras de la famille oméga-3), ne voient pas leurs fonctions cognitives s’améliorer (alors que ces produits sont réputés pour maintenir notre cerveau en bonne santé). Ce serait parce que leur foie n’arrive pas à ingérer les acides gras dans les plasmalogènes.