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Thrombectomie mécanique

AVC : la thrombectomie mécanique, une révolution médicale encore trop peu utilisée

Par Mathilde Debry

La Haute Autorité de Santé (HAS) a validé une nouvelle technique permettant de prendre en charge l’Accident Vasculaire Cérébral (AVC) : "la thrombectomie mécanique". Une technique novatrice et révolutionnaire, mais encore sous-utilisée par les médecins.

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Chaque année en France, 150 000 personnes sont victimes d'un accident vasculaire cérébral (AVC), soit une toutes les 4 minutes. Contrairement aux idées reçues, tous les âges sont concernés, puisque quelque 1000 enfants sont également touchés. Selon Santé publique France, l'AVC constitue la première cause de mortalité chez les femmes, devant le cancer du poumon, avec 18 343 décès enregistrés en 2013, et la troisième chez les hommes (13 003 décès).

Une prise en charge précoce après un AVC limite la gravité des séquelles. L’hospitalisation en unité neurovasculaire est donc largement justifiée. La Haute Autorité de Santé (HAS) vient, à ce titre, de valider une nouvelle technique de secours : "la thrombectomie mécanique". 

Présentation de la thrombectomie mécanique

Pour comprendre ce geste, rappelons ce qu'est un AVC. Appelé aussi "attaque cérébrale", il correspond à l’obstruction ou à la rupture d’une artère dans le cerveau. Aujourd’hui, la prise en charge des AVC ischémiques aigus repose sur une thrombolyse intraveineuse, qui doit, pour être efficace, être réalisée dans les plus brefs délais (4h30 après l’apparition des premiers signes). Cet acte consiste à injecter un produit qui va désagréger le caillot obstruant l’artère et permettre que le sang circule à nouveau.

La thrombectomie mécanique consiste à extraire le caillot de façon mécanique, avec un dispositif médical spécifique. La HAS reconnaît ainsi "l’efficacité de la thrombectomie mécanique lorsqu’elle est réalisée dans un délai de 6 heures après le début des symptômes, soit d’emblée en association avec la thrombolyse intraveineuse, soit en recours après échec d’un traitement par thrombolyse intraveineuse, soit seule en cas de contre-indication à la thrombolyse intraveineuse", soulignant que "cette technique apporte un bénéfice en matière d’autonomie et améliore la qualité de vie à terme".

La thrombectomie permet l’ablation d’un caillot de sang via des cathéters : ceux-ci sont insérés au niveau de la cuisse et remontent au cerveau via l'artère bouchée. Au bout du cathéter se trouve une sorte de stent, c'est-à-dire une espèce de piège à caillot formé de mailles en métal. Après 3 minutes, le cathéter est retiré, emportant avec lui le caillot. Cette étape est la plus délicate de l’intervention.

Une technique qui demande "beaucoup de technicité"

Réalisée le plus souvent sous anesthésie locale (même si l'anesthésie générale est possible), cette opération ne provoque pas de douleur. "La thrombectomie demande beaucoup de technicité et ne peut être réalisée que dans des blocs équipés en imagerie", explique à Ouest France Jean-Yves Gauvrit, chef du pôle imagerie du CHU de Rennes et neuroradiologue. L’agence veut donc augmenter le nombre de professionnels de santé autorisés à réaliser cet acte - car seulement 4% des patients en ont bénéficié en 2017 -, renforcer les unités déjà autorisées à le pratiquer et créer de nouveaux centres dédiés à la thrombectomie mécanique.

Quels sont les symptômes d’un AVC ?

·      engourdissement d'une jambe ou d'un côté du visage,

·      baisse brutale ou unilatérale de la vision,

·      trouble de la sensibilité d'un membre ou d'un côté,

·      trouble du langage, difficulté à s'exprimer, à articuler,

·      perte soudaine d'équilibre, vertiges, instabilité en marchant, difficulté à coordonner ses mouvements,

·      trouble de la compréhension,

·      céphalées brutales et intenses,

·      douleurs à la poitrine, essoufflement, état mental altéré, nausées.