Sensation de bien-être, apaisement, regain d’énergie : les usagers de drogue peuvent faire une liste très longue des effets qu’ils ressentent en prenant des psychotropes. Tous sont liés à l’action des substances sur un neurotransmetteur : la dopamine. Son niveau augmente lorsqu’on consomme des drogues, or elle est responsable de la sensation de bonne humeur. Selon des chercheurs belges de l’Université libre de Bruxelles, le gène Maged1 serait responsable de ce lien entre drogue et dopamine. Les résultats ont été publiés sur le site de EMBO reports.
Plus aucun effet addictif
Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs belges ont réalisé des tests sur des souris, parce que les animaux sont eux aussi sensibles aux effets de la drogue. Ils ont inactivé le gène Maged1 chez certains rongeurs, ce qui les a rendu insensibles à la cocaïne, ils n’ont ressenti aucun effet addictif. La quantité de dopamine libérée était aussi largement inférieure à la normale. Pour ces scientifiques, le gène Maged1 agit sur la libération de dopamine via les neurones du cortex préfrontal. Ces découvertes pourraient permettre de créer de nouveaux traitements plus efficaces pour lutter contre la dépendance aux drogues.
Le coût social de la drogue
L’addiction est due à la sensation de bien-être et de plaisir que procure une drogue. L’usager ne perçoit pas sur le moment les effets négatifs de sa consommation, ni les risques qu’il encoure, car la substance modifie le fonctionnement électrique et chimique du cerveau. Au-delà de la dopamine, les drogues peuvent aussi libérer des endorphines, qui luttent contre la douleur, et la sérotonine, qui a tendance à inhiber.
Plus une personne consomme des drogues régulièrement, plus la production naturelle de ces hormones par l’organisme va diminuer. L’individu devient ainsi dépendant à la drogue pour ressentir ces effets. L’addiction aux drogues a des conséquences personnelles évidemment mais aussi collectives. L’Observatoire français des drogues et de la toxicomanie (Ofdt) estimait en 2015 le coût social des drogues illicites à 8,7 milliards d’euros en France et celui du tabac à 120 milliards d’euros.