Sur Internet, il suffit d’une rapide recherche pour trouver de multiples sites qui louent les bienfaits des amandes d’abricots sur notre santé. Soi-disant "anti-cancer" et riches en vitamine B17, elles contribueraient à lutter contre le stress oxydatif ainsi que le cholestérol et seraient bénéfiques au système immunitaire.
Ce que ces sites ne disent pas, c’est que consommées en grande quantité, les amandes contenues dans les noyaux d’abricots exposent à un risque d’intoxication au cyanure.
154 cas d’intoxications en 5 ans
C’est ce qu’a tenu à rappeler Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses). Dans un communiqué daté du vendredi 27 juillet, l’établissement de santé publique a mis en garde les consommateurs sur la consommation des amandes d’abricot.
Bien que ces dernières soient utilisées sans risque dans les confitures, les consommer comme un "snack" peut en effet entraîner une intoxication au cyanure. En effet, "les amandes d’abricot contiennent une quantité importante d’amygdaline, un composé d’origine naturelle qui se convertit en cyanure hautement toxique lors de la digestion". L’Anses rappelle donc les recommandations de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) : 1 à 3 amandes par jour pour les adultes et la moitié d’une petite amande pour les jeunes enfants.
Dans son rapport, elle fait état de 154 cas d'intoxication entre janvier 2012 et octobre 2017. Deux cas en particulier illustrent les dangers d’une consommation excessive d’amandes : d’abord celui d’une femme de 54 ans qui a été hospitalisée en hypotension après avoir consommé 50 amandes en une journée. Enfin, celui d’un homme de 87 ans qui en avait mangé 40 et qui a fait un malaise cardiaque. Dans les autres cas, ont été rapportés de nombreux symptômes : vertiges, sensation de malaise, maux de tête, troubles digestifs, palpitations, gêne respiratoire.
"Aucune preuve scientifique" de leurs vertus anti-cancer
Ce que déplore particulièrement l’Anses, c’est l’absence de message de vigilance accompagnant la consommation des amandes d’abricot. "Depuis quelques années, un engouement est apparu pour ces amandes d’abricot, commercialisées en tant qu’aliment permettant de lutter contre le cancer. Des doses élevées, de 10 amandes par jour en prévention à 60 amandes en curatif, sont préconisées."
Pourtant, rappelle-t-elle, il n’existe à ce jour "aucune preuve scientifique de leur intérêt dans le traitement curatif ou préventif du cancer".
Elle rappelle donc que la "consommation à forte dose de ces amandes peut conduire à des signes d’intoxication aiguë tels que des convulsions, des troubles respiratoires, une diminution de la fréquence cardiaque, une perte de connaissance, voire un coma". Leur consommation doit donc rester modérée et ne pas dépasser les recommandations citées plus haut.