Le scénario est digne de la science-fiction, mais il pourrait devenir une réalité. Pendant une simulation scientifique, des chercheurs de l’université Johns-Hopkins ont étudié les potentiels effets d’un virus fictif : Clade X. L’objectif de cette simulation était de comprendre quelles seraient les réactions politiques et scientifiques à ce genre de crise.
Un virus fictif mais une situation réaliste
Dans cette simulation, le virus fait 50 morts en un mois, pour environ 400 cas répartis entre l’Allemagne et le Venezuela. Les principaux symptômes sont la toux, la fièvre et des propos confus. Chez de nombreuses personnes, le virus provoque une encéphalite, une inflammation du cerveau, qui les plonge dans un coma potentiellement mortel. La simulation est plus réaliste qu’il n’y paraît. Certes Clade X n’existe pas mais c’est un agent pathogène réaliste, et les chercheurs ont étudié ses effets en tenant compte des ressources existantes aujourd’hui pour combattre ce genre d’épidémie.
10 % de la population mondiale
"Nous avons appris que même des responsables politiques avec de l’expérience et des connaissances, qui ont vécu différentes crises, auront des difficultés à gérer une situation comme celle-ci", explique Eric Toner, le chercheur qui a créé la simulation Clade X. Selon lui, ce n’est pas un problème de volonté mais de moyens : nous ne disposons pas des systèmes nécessaires pour avoir des réponses suffisamment fortes en cas de crise de ce genre. Dans cette simulation, si aucun vaccin n’est trouvé pour combattre le virus, le nombre de morts peut atteindre 900 millions, soit 10 % de la population mondiale.
Un manque de préparation
Des virus se sont déjà diffusés à travers le monde, comme la rougeole, très contagieuses, ou Ebola, très dangereux. Mais Clade X était un entre-deux, c’est-à-dire que le virus n’était que modérément contagieux et modérément mortel. Dans le cas d'Ebola, un vaccin a été trouvé récemment, mais entre 2014 et 2016, l'épidémie a fait plus de 11 000 morts selon l'Organisation mondiale de la santé.