Chez les femmes, le cancer du sein est le cancer le plus répandu. Selon la Ligue contre le cancer, il y a chaque année 54 062 nouveaux cas. Il existe des facteurs de risque, notamment l’âge, les prédispositions génétiques, les antécédents personnels ou familiaux, la consommation de tabac, l’exposition aux hormones, etc. Une nouvelle étude, publiée dans la revue Radiology, montre que les femmes aux seins plus denses sont aussi plus à risque.
Des tumeurs plus larges
Réalisée par des chercheurs norvégiens, l’étude rassemble des donnée sur les seins de plus de 100 000 femmes âgées de 50 à 59 ans. 28% d’entre elles avaient des seins denses, appelés aussi fibreux, ce qui signifie que leur poitrine contient plus de tissus fibreux que de tissus graisseux. Parmi elles, 3,6% présentaient des résultats suspects après leur mammographie annuelle, contre 2,7% des autres femmes. Dans le cas d’une poitrine dense, les tumeurs sont en général plus larges d'1,5 millimètres en comparaison aux autres poitrines. Enfin, la maladie des ganglions lymphatiques positifs, lorsque les ganglions lymphatiques contiennent des cellules cancéreuses, concernait 24% des femmes aux seins fibreux, contre 18 % des autres.
Un risque entre 2 et 5 fois plus élevé
En 2007, une étude parue dans le New England Journal of Medecine montrait déjà le lien entre densité de la poitrine et risque de tumeur. Selon le niveau de densité, le risque peut être multiplié par 2 jusqu'à 5. Par exemple, lorsque la densité mammaire d’une femme est supérieure à 75%, elle a 4,7 fois plus de risque d’avoir une tumeur qu’une autre dont les seins sont peu denses.
Les poitrines denses sont en général plus répandues parmi les femmes jeunes. Toujours selon cette étude du New England Journal of Medecine, 57% des femmes de 40 ans ont plus de tissus fibreux, contre 26% de celles de 70 ans. Plus une femme est maigre, plus ses seins sont fibreux : 76% des femmes maigres ont des seins fibreux contre 25 % des femmes obèses.
Des cancers plus difficiles à détecter
Lorsqu’une femme subit une mammographie, le tissu graisseux apparaît en noir et le tissu fibreux en blanc, comme la tumeur. Cela peut rendre plus difficile la détection de cette dernière. En général, il y a 85% de chances qu’une mammographie permette de détecter une tumeur quand le sein est peu dense. Mais s'il est plus fibreux que la moyenne, ce taux tombe à 62-68%. La mammographie reste cependant le seul moyen de déterminer ou non l’existence d’une tumeur. Pour être plus efficace chez les femmes aux seins denses, elle peut être couplée par une IRM ou une échographie. Dans tous les cas, pour déterminer la densité d’un sein, une radiographie est nécessaire.
Le dépistage sauve des vies
Dans 9 cas sur 10, le cancer du sein est soigné. Pour cela, il est nécessaire de diagnostiquer la tumeur le plus tôt possible. A partir de 25 ans, une palpation annuelle des seins est recommandée, puis entre 50 et 74 ans, le dépistage par mammographie est gratuit tous les deux ans. Seuls des antécédents familiaux, personnels ou des prédispositions génétiques justifient des mammographies avant 50 ans.