En Europe et aux États-Unis, l'engouement pour la dégustation d’insectes, connue sous le nom d’entophomagie, ne faiblit pas. Grillons, sauterelles grillées, vers à soie... En France, on ne s’étonne plus de trouver ce type d'ingrédients au menu de certains restaurants ou bars. Et les raisons de s’initier à l'entomophagie ne manquent pas. Peu caloriques, riches en protéines et en minéraux, les insectes comestibles pourraient sauver la planète et nourrir plus de 9 milliards de personnes d’ici 2050.
Une nouvelle étude publiée dans la revue Scientific Reports confirme une fois de plus les vertus des insectes en affirmant que la consommation de grillons ferait du bien à nos intestins. Réalisées par une équipe de l’Université du Wisconsin-Madison Nelson Institute for Environmental Studies (États-Unis), les recherches montrent que les fibres contenues dans les grillons favorisent la croissance de bactéries bénéfiques pour nos intestins.
Pour parvenir à ces conclusions, les auteurs de l’étude ont divisé 20 adultes volontaires en deux groupes. Le premier groupe a suivi un régime alimentaire à base de grillons servis au petit-déjeuner sur une période de 2 semaines. Le second groupe a ensuite été soumis au même régime 2 semaines plus tard.
Des vertus nutritives et curatives
Les chercheurs n’ont pas dénoté un changement significatif dans la composition du microbiote des participants, mais ont toutefois observé la production d’une enzyme qui permet de maintenir l’intestin en bonne santé. Les fibres contenues dans les grillons, notamment la chitine, sont différentes des fibres alimentaires que l'on trouve dans les fruits et les légumes. Elles servent de source alimentaire à notre microbiote et favorisent la croissance de bactéries probiotiques.
Les scientifiques associent également les fibres des grillons à une réduction de l’inflammation des protéines dans le sang liée à des maladies comme la dépression ou le cancer.
Si ces recherches nécessitent d'être menées sur des cohortes plus larges, elle ont toutefois le mérite d’être la première à s’intéresser aux bienfaits de l’entomophagie sur notre microbiote. "Ces travaux sont importants parce que les insectes représentent une nouvelle composante de l'alimentation occidentale et que leurs effets sur la santé des populations humaines n'ont pas vraiment été étudiés", estime Tiffany Weir, co-auteure de l’étude et professeure de science alimentaire et de nutrition humaine à l'Université de l'État du Colorado.
"Cette très petite étude montre que c'est quelque chose qui vaut la peine d'être examiné à l'avenir lorsque l'on fait la promotion des insectes comme source de nourriture durable ", renchérit Valérie Stull, auteure principale de l’étude.