Nous ne sommes pas tous égaux face au sport. Si ceci n’est pas une excuse pour oublier l’activité physique, il est vrai que tous les sports ne sont pas adaptés à tous les profils. Certaines personnes développent des muscles plus aptes à l’endurance, là où certains ont une forte masse musculaire visible, mais une piètre tenue sur des efforts de longue durée. Une étude parue dans la revue Nature Communications montre que cela pourrait être lié à l’activation d’une molécule appelée kinase c-Jun N-terminal (JNK).
Un fonctionnement identique à celui d'un interrupteur
La molécule JNK aurait un rôle dans le développement d’un certain type de muscle et donc dans la résistance à l’endurance. "C’est comme un interrupteur. Si le bouton est enclenché, la masse musculaire se développe. S’il ne l’est pas, votre muscle est adapté à l’endurance", explique Sarah Lessard, l’auteure principale de cette étude.
Les chercheurs sont parvenus à ces résultats après avoir étudié l’endurance de souris. Pour mieux comprendre le rôle de JNK, ils ont désactivé cette molécule chez certains rongeurs : ils pouvaient courir longtemps et étaient en bonne santé. A long-terme, les souris ont eu une meilleure capacité aérobique. Mais en menant une expérience sur la croissance musculaire, les scientifiques ont constaté qu'elles ne parvenaient pas à accroître la taille de leurs muscles, alors que les rongeurs qui avaient toujours la molécule JNK active ont pu doubler la taille des leurs. Leurs résultats ont été confirmés lors d’une expérience menée sur l’homme.
Une piste de traitement du diabète de type 2
Ce ne serait pas la seule propriété de la molécule JNK, elle serait aussi liée à l’inflammation métabolique, cette découverte pourrait aider à prévenir le diabète de type 2. Ce dernier est lié, en partie, à une résistance des cellules à l’insuline. Les cellules adipeuses de personnes en surpoids fabriquent des molécules inflammatoires appelées cytokines, celles-ci favorisent la résistance à l’insuline. Pour certains patients, l’utilisation d’anti-inflammatoires peut aider à soigner le diabète de type 2. Si le rôle de la molécule JNK est confirmé, de nouvelles pistes de traitement pourraient être explorées. Trois millions de personnes en France sont diabétiques, dont plus de 90% sont atteintes de diabète de type 2.