Parfois, il suffit de quelques heures pour que la polémique éclate sur Twitter. L’agence Santé publique France, liée au ministère de la Santé, en fait les frais cette semaine. La publication de sept visuels destinés à inciter les jeunes à se protéger pendant les rapports sexuels, n’est pas passée auprès de beaucoup d’internautes. Ces derniers ont été supprimés depuis.
Une campagne qui culpabilise les jeunes ?
En ligne de mire surtout, un visuel. Il explique qu’il faut toujours avoir un préservatif sur soi. Parce que "ça évitera d’annoncer à l’infirmière/le médecin que tu as eu un rapport non protégé". Selon les internautes, ce message culpabilise les jeunes. Il serait alors honteux de se diriger vers un professionnel de santé après avoir eu un rapport sexuel non protégé.
Autre reproche fait à ce visuel : il est accusé de sexisme, en utilisant "une infirmière" et "un médecin". L’agence Santé publique France a annoncé à Franceinfo que, "sensible à la représentation des rôles de genre", elle reverrait la formulation du visuel. Même si les sept images ne sont plus disponibles sur Twitter, elles sont toujours sur le site internet Onsexprime, créé dans la foulée de cette campagne de sensibilisation.
Préservatif délaissé, maladies pas prise au sérieux
Si l’on peut juger cette campagne de sensibilisation ministérielle maladroite, voire même totalement hors de propos, il n’empêche que les jeunes font partie des plus exposés au sida. Malgré les séances de prévention dans les écoles, ils ont des idées fausses sur la maladie. Selon un sondage réalisé pour le Sidaction et publié en mars dernier, 26% des Français âgés entre 15 et 24 ans pensent qu’il existe des traitements pour guérir du sida, 21% qu’il existe un vaccin pour empêcher la transmission du virus, et 32% qu’ils ont moins de risques que les autres d’être contaminés. C’est faux.
Et il n’y a pas que le sida, mais les IST (infections sexuellement transmissibles) et les MST (maladies sexuellement transmissibles) aussi. Le nombre de cas augmente, et les plus touchées sont les jeunes femmes âgées entre 15 et 24 ans. Pourtant, le dépistage est loin d’être systématique en cas de rapport non protégé, et donc à risque. Chaque année, environ 800 jeunes de moins de 25 ans sont contaminés par le Sida. 6000 personnes en tout.