Différentes études démontrent déjà que le binge-drinking est une pratique dangereuse qui provoque de nombreux troubles à court terme : intoxication éthylique aiguë, black out, perte du sommeil… Des recherches menées à la Vanderbilt University School of Nursing, dans le Tennessee, révèlent aujourd’hui que cette pratique est aussi néfaste sur le long terme.
Des risques cardiovasculaires élevés
Les recherches menées par Mariann Piano, doyenne associée à la recherche à l’université de Vanderbilt démontrent que les risques cardiovasculaires comme l'hypertension artérielle, le cholestérol ou encore la glycémie sont plus élevés chez les jeunes adultes qui pratiquent fréquemment le binge-drinking. Selon le National Institute on Alcohol Abuse and Alcoholism, on commence à parler de binge-drinking à partir de 5 unités (verres standards) consommés rapidement pour les hommes contre 4 pour les femmes.
Des symptômes différents pour les hommes et les femmes
Cette étude, publiée dans le Journal of the American Heart Association démontre par ailleurs des syndromes différents chez les hommes et les femmes. Chez les premiers, cette consommation excessive d’alcool a des effets sur le cholestérol et amène une hypertension artérielle plus élevée : deux facteurs qui contribuent aux développements des maladies cardiovasculaires. Les femmes concernées ont elles, généralement, des taux de glycémie plus élevés que les abstinentes.
Pour les chercheurs, les jeunes adultes ne doivent pas ignorer que l’alcoolisme répété peut avoir des effets sur le long terme. "Le danger va au-delà des mauvais résultats scolaires et d'un risque accru de blessures accidentelles" alerte Mariann Piano.
Une génération qui boit plus vite que la précédente
Pour cette étude, les chercheurs ont examiné l'hypertension artérielle, le cholestérol, la glycémie et d'autres risques cardiovasculaires chez 4 710 adultes âgés de 18 à 45 ans sur deux périodes d’un an. Parmi eux, 25,1% des hommes et 11,8 % des femmes disent avoir pratiquer le binge-drinking plus de 12 fois dans l’année. Par ailleurs, un étudiant d’université sur 5 signale au moins trois épisodes de binge-drinking au cours des deux dernières semaines précédents l’entretien. "Un taux record" pour la directrice de l’enquête.
En 2016, une étude de l’INPES, révélait déjà que le nombre de jeunes ayant connu l’ivresse plusieurs fois au cours de l’année avait considérablement augmenté au cours des 10 dernières années, mettant en lumière cette nouvelle façon de consommer l’alcool.
Comparativement aux anciennes générations, cette propension à multiplier les épisodes de beuverie et sa régularité exposent donc ces jeunes à un risque accru de méfaits liés à l’alcool dans le futur.