Environ 64000 personnes seraient mortes d'une overdose de médicaments en 2016, aux Etats-Unis. La plupart d'entre elles les avaient obtenus grâce à une ordonnance de leur médecin, révèle le Figaro.
Les opioïdes sont prescrits dans le traitement de la douleur, extraits du pavot comme la morphine ou la codéine, ou de synthèse comme le dextropropoxyphène ou le tramadol. Si ces médicaments sont parfois nécessaires pour soulager une douleur intense (en cas de cancer par exemple), ils peuvent également créer des addictions très fortes chez les patients. En 2013, déjà, une enquête du Washington Post relayée en France par le Nouvel Obs, révélait que ces médicaments étaient trop souvent prescrits aux patients pour des maladies chroniques et peu intenses. L’enquête pointait du doigt les lobbies pharmaceutiques accusés de minimiser les effets addictifs et dangereux de ces médicaments sur le long terme.
Selon le magazine féminin Marie Claire, Dolores O’riordan, chanteuse des Cranberries, aurait elle aussi, succombé l’année dernière à une overdose de Fentanyl (un analgésique très puissant) tout comme Prince et Mickael Jackson.
"L’éducation des médecins et du grand public est un élément clé"
Pour Yasmin Hurd, directrice de l’Institut des addictions de l’hôpital Mount Sinai à New York : "L’éducation des médecins et du grand public est un élément clé". En effet, les médecins américains doivent réaliser les risques qu’engendre une trop grande prescription des ces médicaments. Selon BFM TV, de simples patients victimes de maux de dos devenaient dépendants et devaient se désintoxiquer à cause de ces anti-douleurs. Depuis 2015, l'espérance de vie a baissé de trois mois aux États-Unis, à cause de ces substances.
Pour se désintoxiquer, les patients peuvent suivre des traitements de substitution aux opioïdes, comme la méthadone, la buprénorphine, ou encore avoir accès à la naxolone. Ce médicament, sous forme de spray nasal ou de stylo injecteur est injecté pour sauver les personnes en arrêt respiratoire. À la base disponible dans les services d’urgence, il est aujourd’hui distribué dans plus de 40 états américains, sans ordonnance. Donald Trump, qui avait fait de cette lutte contre les opiacés un de ses arguments de campagne, a déclaré le 26 octobre dernier, l’épidémie de dépendance aux opiacés comme une "urgence de santé publique". Selon le même article du Monde il n’a pas pour autant débloqué les fonds nécessaires qu’il avait promis durant sa campagne électorale.
La France également touchée
Si la situation des États-Unis est critique, la France, n’est pas pour autant épargnée. Selon une étude révélée en novembre 2017 par l’OFMA (l’Observatoire Français des Médicaments Antalgiques) : "En France, les hospitalisations pour overdose d’opioïdes ont augmenté de 128% de 2000 à 2015, et les décès liés à une overdose d’opioïdes prescrits ont significativement augmenté de 161%, entre 2000 et 2014".
En juillet dernier la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, faisait retirer de la vente libre en pharmacie plusieurs médicaments à base de codéine et d’autres dérivés de l’opium, après la mort d’adolescents. Grâce aux ordonnances très encadrées, la mort par opioïde reste tout de même bien mieux contrôlée en France qu’aux États-Unis.