Tout comme les femmes, les hommes sont susceptibles de souffrir de dépression post-natale. Notamment à cause du manque de sommeil et de l'appréhension d'être un mauvais parent en ne comprenant pas les besoins de son enfant. Une récente étude présentée par l'Association américaine de psychologie (APA) et relayée par le Daily Mail démontre que le taux de dépression chez les pères après la naissance de leur premier enfant est aussi élevé que celui des nouvelles mères.
Chez ces dernières, la dépression est déclenchée par des changements hormonaux, le manque de sommeil, l'anxiété liée à la protection et au bien-être de leur bébé, ou encore les changements physiques liés à la grossesse et à l'accouchement. Selon les chercheurs, les hommes sont également touchés émotionnellement par la peur de bien s'occuper de leur enfant, le manque de sommeil et une certaine incertitude liée à leur rôle/place dans la famille.
Ces derniers peuvent en effet être confrontés à un conflit de rôles entre les sexes, notamment s’ils peinent à se conformer au rôle de père prédéfinit par les normes de la société. Ils peuvent de fait se remettre en question, voire même se sentir incompétents. Le fait d'avoir un bébé prématuré, ou avec des troubles du sommeil, ou encore des problèmes financiers peut exacerber le baby blues des jeunes papas.
Le manque de sommeil, principal facteur de risque de dépression post-partum
"On a beaucoup écrit sur les expériences de grossesse et post-partum des femmes, notamment sur des réactions négatives allant de la dépression clinique à la psychose post-partum", explique le Dr Dan Singley, du Centre for Men's Excellence à San Diego, aux Etats-Unis. "Mais le taux d'incidence de la dépression est similaire entre les nouvelles mères et les nouveaux pères. La dépression post-partum ne peut plus être considérée principalement comme une variante pathologique des processus de reproduction féminins. Le paradigme existant doit être modifié".
C'est en menant une étude sur 447 nouveaux pères suédois en 2017, que les chercheurs ont dressé ce constat. Plus d’un quart d'entre eux présentaient des niveaux de dépression significatifs. Or si l'on tente de dépister la dépression post-partum chez les femmes, la santé mentale des pères est, elle, rarement évaluée. "Le manque de sommeil s'est avéré être le facteur de risque le plus prédictif" de la dépression, affirme Sara Rosenquist, du Centre de psychologie de la santé reproductive de Cary, en Caroline du Nord. La fatigue peut en effet exacerber des sentiments négatifs déjà présents.
10% des jeunes pères concernés par la dépression post-partum
Selon le Dr Dan Singley, "environ 10% des nouveaux pères (comme les mères adoptives) souffrent de dépression post-partum" et "jusqu'à 18% souffrent de troubles anxieux". "Malheureusement, peu de psychologues reçoivent une formation ciblée sur l'identification, l'évaluation ou le traitement des problèmes courants chez les hommes entre la conception" et le premier anniversaire de leur enfant. La dépression post-partum chez l'un des parents peut entraîner des difficultés au sein du couple et impacter le bien-être du bébé si elle dure trop longtemps. Si tel est le cas, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin.