15% de la population mondiale est atteinte de migraines. Et en France comme ailleurs, les femmes et les hommes ne sont pas égaux face à cette maladie neurologique. Ainsi, les femmes sont trois fois plus atteintes par des maux de tête. La migraine, appelée "céphalée" par les médecins, se manifeste en crises, parfois très douloureuses, avec, en filigrane, des difficultés professionnelles et personnelles. Depuis quelques temps déjà, la communauté scientifique s’interroge sur le rôle des hormones pour expliquer en quoi les femmes en souffrent plus. Et pourquoi elles sont aussi plus résistantes aux traitements.
Les oestrogènes font mal à la tête
Une nouvelle étude publiée dans la revue Frontiers in Molecular Biosciences enfonce le clou. Selon les chercheurs les hormones sexuelles, oestrogènes en tête, affectent les cellules situées autour du nerf trijumeau et les nerfs sanguins connectés dans la tête. Le nerf trijumeau est un nerf crânien qui relie toutes les fonctions du visage (yeux, front, bouche, etc). La migraine est directement associée à ce dernier. Les femmes, pendant leurs règles, ont plus de maux de tête que d’habitude. Selon les chercheurs, c’est parce que leur taux d’oestrogènes augmente. Plus généralement, les changements de taux d’oestrogènes facilitent le déclenchement d’une migraine.
Chaque hormone a son rôle
Au delà de cette première conclusion, les auteurs de l’étude ont constaté que les différentes hormones sexuelles n’avaient pas les mêmes effets. Ainsi la testostérone, hormone masculine par excellence, protégerait des migraines. Tandis que la prolactine aggraverait la maladie. Les recherches doivent être plus poussées pour déterminer le rôle de chaque hormone. Ces conclusions ne sont qu’un début. Mais pour les chercheurs, cela va dans le sens de futurs traitements adaptés à chaque patient. Y compris pour les migraines qui apparaissent pendant les règles chez les femmes, mais aussi avant la ménopause.