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Violences obstétricales

Violences obstétricales : elle risque sa vie et perd son utérus en suivant le protocole médical

Par Johanna Hébert

Une mère délivre un témoignage touchant et édifiant sur son blog. Alors que son bébé est mort in utero, les médecins ont pratiqué un accouchement par voie basse. Et cela, après déjà trois césariennes. Résultat : elle a perdu son utérus et failli mourir.

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"Ils ont fait de notre deuil, une boucherie". Voici le titre du billet posté par Céline Schwarz sur son blog Little Big Maman. Cette femme, mère de trois enfants, a subi un traumatisme psychologique énorme et souffre toujours le martyre. Cela, à cause de pratiques de plus en plus dénoncées de nos jours et regroupées derrière le terme suivant : les violences obstétricales.

Déjà trois césariennes

Ce que dénonce Céline Schwarz dans son témoignage, c’est l’attitude des professionnels de santé, qui ont absolument tenu à suivre le protocole, et ce, sans l’écouter. Au départ il y a un premier choc: le bébé qu’elle a dans son ventre est mort in utero. Mais elle doit quand même sortir son corps. Alors qu’elle déjà subi trois césariennes, la maman ne s’imagine pas une seule seconde accoucher par voie basse. Pourtant, c’est ce que le protocole préconise en cas de mort in utero. Car c’est mieux, selon les médecins, pour le deuil des parents.

La peur d’une rupture utérine

Ce que craint la blogueuse, c’est la rupture utérine. Accoucher par voie basse après une ou plusieurs césariennes peut être risqué. Fragilisé, l’utérus se déchire pendant le travail de l’accouchement, parfois sur plusieurs centimètres, et provoque des hémorragies. Une complication rare, mais très grave. La vie de la mère est alors en jeu. Pendant les vingt-quatre heures qui précèdent le déclenchement de l’accouchement, Céline Schwarz tente d’expliquer aux médecins ses peurs. Elle veut les convaincre d’effectuer une césarienne, en vain.

Le travail finit par commencer. La femme se résigne. Pendant l’accouchement elle souffre, beaucoup. Son fils reste coincé à plusieurs reprises, les médecins ne parviennent pas à le faire sortir. Puis elle perd connaissance. Dans son témoignage, Céline Schwarz explique qu’elle se réveille le lendemain. C’est son mari qui lui raconte la suite de l’histoire. Elle a dû être réanimée puis opérée. Non pas pour procéder à une césarienne, mais pour lui retirer l’utérus. Car lorsque les saignements de la mère sont trop importants après une rupture utérine, les médecins doivent pratiquer une hystérectomie.

"Je me bats pour marcher, sortir du lit, reprendre une vie normale"

La maman apprendra aussi par la suite que son bébé est bien sorti par voie basse avant l’opération. Mais les médecins lui ont cassé les deux épaules pour le faire passer. "J’ai perdu mon enfant, mon utérus, et mon mari a failli perdre sa femme, mes enfants leur mère à cause d’un protocole, qu’aucun médecin n’a voulu réfuter", explique Céline Schwarz. Elle raconte, sans trop de détails, qu’aujourd’hui encore elle souffre beaucoup physiquement : "je me bats pour marcher, sortir du lit, reprendre une vie normale alors que rien ne va dans mon corps, et que je ne suis que douleurs physiques." En juin dernier, le Haut Conseil à l’Egalité a publié un rapport sur les violences gynécologiques et obstétricales. Il donne vingt-six recommandations, parmi lesquelles une meilleure formation des médecins, des sage-femmes et de tout le personnel soignant à la notion de consentement et aux violences.