Une énième épidémie Ebola sévit depuis juillet en République Démocratique du Congo, la seconde depuis mai 2018. L’épidémie a déjà fait 49 morts sur 90 cas signalés, selon le dernier bulletin de situation épidémiologique du ministère congolais de la Santé. Rappelons que la maladie a aussi touché d’autres pays africains tels que la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone.
Face au risque de réémergence du virus, les chercheurs du consortium PREVAC (Partnership for Research on Ebola VACcination), signent un état des lieux des avancées sur les vaccins contre Ebola dans la revue The Lancet.
Aucun traitement ni vaccin homologué
A l’heure actuelle, il n’existe aucun traitement ni vaccin homologué pour lutter contre le virus Ebola. Deux vaccins prometteurs sont cependant à l’essai, dont le vaccin rVSVΔG-ZEBOV-GP qui est utilisé depuis le 9 août 2018, en réponse à la nouvelle épidémie en République Démocratique du Congo. Le second vaccin, Ad26.ZEBOV (nécessitant un rappel 8 semaines plus tard avec le vaccin MVA-BN-Filo), est également en cours d’évaluation.
Dans The Lancet, les chercheurs résument leurs préoccupations concernant ces deux nouveaux vaccins, à savoir : une meilleure compréhension de la réponse immunitaire aux vaccins anti-Ebola, la question de la rapidité et de la durabilité de la réponse immunitaire (et donc de la protection) des personnes vaccinées, l’innocuité et la capacité du vaccin chez les enfants à déclencher une réponse immunitaire, ainsi que la nature des réponses chez les personnes immunodéficientes et les femmes enceintes.
Stratégies de vaccination
"Il est important d'étudier différents scénarios de stratégies de vaccination et différents vaccins pour répondre plus efficacement aux futures flambées épidémiques", notent également les auteurs. "Ces stratégies comprennent la vaccination par contact et post-exposition, la vaccination préventive ciblée et la vaccination préventive généralisée des populations à risque telles que les professionnels de santé et les personnes résidant dans les zones de foyers récurrents", ajoutent-ils.
Ebola est un agent infectieux qui provoque chez l’humain et les autres primates des fièvres souvent hémorragiques. Son taux de mortalité va de 25 à 90% chez l’humain. Lors de l’épidémie meurtrière qui a sévi entre 2013 et 2016, le Liberia (4,5 millions d’habitants) a été le pays le plus touché. Sur les 11 300 morts principalement concentrés au Liberia, en Guinée et en Sierra Leone, 4 800 avaient été recensés dans le premier.