Mêmes les jeunes gens en bonne santé ont des risques de mourir prématurément d'une maladie du cœur s'ils ne parviennent pas à maîtriser leur taux de cholestérol, selon une nouvelle étude publiée dans la revue Circulation. Les chercheurs y ont examiné les associations entre le cholestérol et les taux de mortalité dus aux maladies cardiovasculaires et coronariennes. Ils voulaient évaluer si les jeunes devaient ou non commencer plus tôt à faire des efforts pour réduire leur cholestérol, via des changements de mode de vie ou des médicaments hypocholestérolémiants.
Obstruer les artères
Les maladies coronariennes demeurent la principale cause de décès aux États-Unis, touchant la moitié des hommes et le tiers des femmes. On estime que 28,5 millions d'Américains ont un taux de cholestérol total de 240 mg/dL ou plus. Le cholestérol contribue à obstruer les artères, ce qui augmente entre autres le risque de crise cardiaque ou d'accident vasculaire cérébral (AVC).
"Un taux de cholestérol élevé à un jeune âge signifie que le fardeau des maladies cardiovasculaires va s’alourdir à mesure que ces personnes vieillissent. Cette recherche souligne la nécessité d'éduquer les Américains de tout âge sur les risques d'un taux de cholestérol élevé et sur les moyens de maintenir le cholestérol à un niveau sain tout au long de la vie", a déclaré Robert Eckel, de la Lipid Clinic, à Aurora.
Suivis pendant 27 ans
36 375 jeunes initialement en bonne santé ont été suivis pendant 27 ans. Comparativement aux participants dont les taux de cholestérol étaient inférieurs à 100 mg/dL, ceux dont les taux se situaient entre 100 et 159 mg/dL présentaient un risque de 30 à 40% plus élevé de décès par maladie cardiovasculaire. Ceux dont le taux de cholestérol était de 160 mg/dL ou plus présentaient un risque accru de 70 à 90% de décès d'origine cardiovasculaire, comparativement aux participants dont le taux était inférieur à 100 mg/dL.
Ont été recensés dans cette cohorte, 1 086 décès dus à des maladies cardiovasculaires et 598 provoqués par des maladies coronariennes. "Notre étude démontre que le fait d'avoir un faible risque de maladie cardiovasculaire estimé sur 10 ans n'élimine pas le risque posé par un taux élevé de cholestérol au cours d'une vie", a déclaré le directeur de l'étude, Shuaib Abdullah. "Les personnes à faible risque devraient poursuivre des interventions liées au mode de vie, comme l'alimentation et l'exercice physique, afin d'atteindre des taux de cholestérol aussi bas que possible, de préférence inférieurs à 100 mg/dL. La limitation de l'apport en graisses saturées, le maintien d'un poids adéquate, l'abandon du tabac et l'augmentation de l'exercice aérobique devraient s'appliquer à tous", conclut-il.