Dis moi comment tu marches, je te dirai combien de calories tu brûles : telle est l’idée derrière la dernière invention des chercheurs de l’école polytechnique fédérale de Lausanne. Ils ont créé un logiciel relié à un avatar, un personnage virtuel modélisé dans un petit robot, qui permet de calculer les dépenses énergétiques d’une personne lorsqu’elle marche. La recherche, publiée sur le site de la revue Nature, sera présentée dans le cadre d’une thèse ce vendredi 24 août.
Intégrer les paramètres de marche
L’humain est naturellement économe : instinctivement, l’homme choisit le type d’allure de marche qui lui fait dépenser le moins d’énergie. Les scientifiques se sont intéressés à huit paramètres de marche, comme par exemple la longueur de la foulée, la hauteur des pas ou encore la vitesse afin de mettre au point leur logiciel.
L’avatar créé a deux jambes et deux pieds, il suffit ensuite de rentrer dans l'ordinateur sa taille et son poids puis de régler les paramètres pour obtenir la dépense énergétique en marchant. On peut ajouter de la masse à certains endroits, comme un sac à dos, choisir l’inclinaison du sol, etc. Tous ces réglages confèrent à ce logiciel un intérêt à la fois dans le monde médical mais aussi dans le monde du sport.
Améliorer les exosquelettes
Au départ, les chercheurs, dont Salman Faraji, le principal co-auteur de cette étude, voulaient améliorer la marche des robots humanoïdes en comprenant la marche des êtres humains d’un point de vue mécanique. Mais leurs résultats pourront aussi permettre de fabriquer des exosquelettes plus performants en plaçant mieux les batteries et autres outils afin d’améliorer l’expérience de l’utilisateur en réduisant son effort.
Cela pourra aussi aider à savoir comment bien positionner une charge, comme un sac à dos, pour éviter tout dépense énergétique inutile."A l'inverse, si le but est de dépenser des calories, il s’agirait de déterminer une suite de mouvements au coût énergétique", ajoute Amy Wu, l’une des co-auteurs. Même s’il reste du travail aux chercheurs pour finir de développer leur outil, ils proposent d’ores et déjà de tester leur application en ligne.