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Extension de la lutte

Moustique culex : l'encéphalite japonaise s’étend et touche désormais les villes

Une infection virale potentiellement mortelle, l’encéphalite japonaise, touche désormais les villes et pas seulement au Japon. La vaccination est le seul moyen de protection efficace.

Moustique culex : l'encéphalite japonaise s’étend et touche désormais les villes marcouliana /istock




Traditionnellement, l'encéphalite japonaise, une infection virale potentiellement grave, se limite aux zones rurales et forestières dans les pays tropicaux du Sud-Est asiatique, l’Inde, l’Indonésie, la Papouasie… et pas seulement le Japon.

Un article paru dans la revue PLOS Neglected Tropical Diseases remet en question cette assertion et nous amènera peut-être à devoir nous faire vacciner, même en restant seulement dans une ville d’Asie du Sud-Est, voire d’ailleurs. L'étude a montré qu'au Cambodge, le virus circule aussi intensément aux abords de la capitale, Phnom Penh, que dans les zones rurales.

Un virus transmis par les moustiques

Le virus responsable de l'encéphalite japonaise est un flavivirus apparenté aux virus de la dengue, de la fièvre jaune et du virus West Nile.

Il est transmis à l'homme par les moustiques du genre Culex, que l'on trouve dans les zones tropicales humides et les rizières ou des pays plus tempérés. Les porcs et les oiseaux sauvages sont considérés comme le principal réservoir sauvage du virus, bien qu'au Cambodge et au Vietnam, les poulets et les canards soient également concernés. Il est donc possible que la volaille domestique soit impliquée dans le cycle de la maladie.

Malgré l’existence d’un vaccin, l’encéphalite japonaise est la principale forme d’encéphalite en Asie du Sud-Est, Inde, Japon, Indonésie et Papouasie. La transmission est endémique dans 24 pays, ce qui signifie que plus de trois milliards de personnes y sont exposées.

Une maladie potentiellement grave

L’encéphalite japonaise est une infection grave : en 2012, l'OMS a dénombré près de 68 000 cas cliniques et jusqu'à 20 400 décès, principalement chez les enfants.

La plupart des cas sont asymptomatiques, c’est-à-dire que les personnes infectées ne s’en rendent pas compte, ou bénins. Par contre, quand il existe des signes d’infection, ils sont potentiellement graves.

Il existe quelques cas d’infections légères se manifestant par une fièvre et des maux de tête, voire une véritable tableau de méningite aseptique. Les cas graves sont des encéphalites, une infection du cerveau qui progresse rapidement, associant maux de tête violents (céphalées), forte fièvre, raideur de la nuque, désorientation, coma, convulsions, paralysie.

Un tiers des malades guérissent complètement, un tiers guérit avec de lourdes séquelles neurologiques (paralysie, convulsions récurrentes ou incapacité de parler) et environ un tiers en meurt.

L'encéphalite japonaise risque de se propager

Plus de trois milliards de personnes sont exposées à l'encéphalite japonaise dans les pays du Sud-Est asiatique mais ce virus pourrait être exporté vers d'autres continents car le Culex est un moustique assez banal.

Cette crainte est soutenue par deux découvertes récentes. L'ARN du virus a été retrouvé chez des oiseaux sauvages en Italie, ce qui suggère que la maladie pourrait avoir atteint l'Europe. De plus, en 2017, un cas humain d'encéphalite japonaise a été déclaré en Angola.

Après son introduction, le virus pourrait s’établir et provoquer des épidémies dans les zones où les conditions climatiques sont favorables, où des hôtes et des vecteurs du virus sont présents (oiseaux sauvages et porcs). L’océan Indien est un bon candidat selon l’étude car il dispose de liaisons aériennes et maritimes fortes avec l’Asie et héberge déjà des virus proches.

La prévention est essentielle

Il n’existe pas de traitement spécifique et tout repose donc sur la prévention.

La première barrière contre l’infection est la protection contre les moustiques (moustiquaires, répulsif, vêtements longs….). Le Culex est surtout actif en soirée et la nuit ce qui impose d’être très strict dans cette plage horaire.
La vaccination reste le meilleur moyen de protéger les humains contre la maladie qui sera impossible à éliminer complètement du fait de ses réservoirs naturels (oiseaux sauvages).

Selon les chercheurs, différentes méthodes de lutte pourraient s’avérer efficaces contre l’encéphalite japonaise. Leurs travaux ont montré que la vaccination des truies, associée à des mesures visant à arrêter la reproduction des moustiques, pourrait réduire considérablement la circulation du virus.

La vaccination est disponible en France

Le vaccin contre l’encéphalite japonaise est bien toléré et est le seul moyen fiable de se protéger contre cette maladie virale. La vaccination n’est actuellement pas recommandée systématiquement à tous les voyageurs qui se rendent dans les régions où le virus circule : voyageurs expatriés ou devant résider plus de 30 jours dans ces régions (car ils iront à la campagne le week-end), ou voyageurs se rendant dans ces régions, avec une activité extérieure importante (travail à l’extérieur, randonnée...), plus particulièrement dans les zones de rizières ou de marécages, et surtout pendant la période de transmission du virus, notamment pendant la saison des pluies.

Le schéma vaccinal comporte 2 injections à J0 et J28. Une demi-dose est requise à chaque injection en-dessous de l’âge de 3 ans. Un rappel est nécessaire 12-24 mois après la primo-vaccination, avant une réexposition éventuelle au virus de l’encéphalite japonaise.

Le vaccin de l’encéphalite japonaise utilisé en France est produit à partir d’un virus inactivé et n’est pas remboursé.

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