On connait les néonicotinoïdes en tant que pesticides agricoles, utilisés pour débarrasser les cultures des chenilles, pucerons ou autres insectes, mais tueurs aussi d’abeilles à petit feu. À partir du samedi 1er septembre ils seront interdits en France, selon un amendement de la loi biodiversité qui entre ainsi en vigueur.
Seulement, ces insecticides neurotoxiques resteront dans notre quotidien. Et plus particulièrement dans le quotidien de nos animaux de compagnie.
Une cinquantaine de produits vétérinaires concernés
Si l’on regarde bien, des néonicotinoïdes seront encore présents dans une cinquante de produits vétérinaires. En réalité, c’est pour l’usage phytosanitaire qu’ils sont interdits. On les retrouvera donc dans les colliers anti-puces pour chiens et chats, mais aussi dans des gels contre les blattes, dans les appâts contre les fourmis et autres stickers contre les mouches.
"Un trou dans la raquette" pour François Veillerette, président de l’ONG Générations Futures. "Exposer de manière chronique des personnes, notamment des jeunes enfants ou des femmes enceintes à des produits neurotoxiques ne peut pas être une bonne nouvelle pour le cerveau humain", poursuit-il.
Pas d’effet nocif sur la santé ?
Evidemment, les humains sont beaucoup moins sensibles aux doses auxquelles sont sensibles les insectes. Mais les effets de ces produits sur l’homme ne sont pas encore très clairs.
Ainsi, un rapport publié en février dernier par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) assure que les données disponibles à ce jour "ne mettent pas en évidence d’effet nocif pour la santé humaine, dans le respect des conditions d’emploi fixées dans les autorisations de mises sur le marché".
Bien lire la notice
Et d’ailleurs, quelles sont ces précautions d’emploi ? Par exemple, se laver les mains après avoir collé un sticker anti-mouches. Ou ne pas laisser dormir son chien ou son chat dans le lit s’il porte un collier anti-puces. Ce qui est à craindre, c’est que très peu de gens ne lisent les notices d’utilisation.
"Malheureusement, on a encore tous les ans des gens qui utilisent des antiparasitaires vétérinaires pour traiter les poux des enfants", s’alarme Françoise Weber, directrice générale déléguée aux produits réglementés à l’Anses.