Le sang universel est l’objet de recherches scientifiques depuis des années. Partout dans le monde, des chercheurs tentent de trouver la combinaison idéale pour le fabriquer. Des scientifiques canadiens sont peut-être parvenus à la mettre au point. Ils ont présenté le 21 août dernier à Boston lors de la 256e réunion de l’American Chemical Society les résultats de leurs derniers travaux : une enzyme présente dans l’intestin serait capable de "nettoyer" n’importe quel sang pour en faire un sang universel. Le site Eurekalert! a relayé leurs conclusions.
Une enzyme mangeuse de sucres
Aujourd’hui, seul le sang du groupe O est universel. Les autres ont des antigènes spécifiques, qui peuvent provoquer des réactions graves si une personne reçoit le mauvais sang en transfusion. La technique mise au point par les chercheurs canadiens de l'Université de British Columbia permet de retirer ces antigènes grâce à une enzyme. Cette dernière est présente dans le tube digestif où elle détruit les sucres présents, qui ressemblent à ceux qui sont dans les cellules des groupes A, B et AB. Lorsque l’enzyme est en contact avec le sang d’un de ces groupes, elle absorbe ces sucres et le sang devient similaire à celui du groupe O. Elle serait 30 fois plus efficace que les précédentes enzymes testées pour nettoyer le sang.
Prochaine étape, les essais cliniques
Les chercheurs doivent maintenant réaliser des essais cliniques pour tester l’enzyme à grande échelle. "Nous devons faire un grand nombre d’essais cliniques pour être sûr qu’il n’y a pas d’effet indésirable, mais c’est vraiment prometteur", souligne Stephen Withers, l’un des principaux auteurs de cette recherche. D’après l’Etablissement Français du sang, chaque jour, 10 000 dons sont nécessaires pour subvenir aux besoins des malades à travers le pays, et cela a tendance à augmenter : entre 2002 et 2012, les besoins en globules rouges ont augmenté de 29%. Si les essais sont concluants, ce sang artificiel pourrait permettre d’avoir de plus grandes réserves de sang et de sauver plus de vies.
Les chercheurs ont expliqué leur résultats dans une vidéo :