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QUESTION D'ACTU

Sarcopénie

L’apéline: une protéine anti-vieillissement pour les muscles des seniors

L’apéline, une nouvelle hormone, permettrait de contrer les effets d’une atteinte musculaire liée au vieillissement, ou sarcopénie. Un grand espoir dans la lutte contre la perte d’autonomie des seniors.

L’apéline: une protéine anti-vieillissement pour les muscles des seniors Halfpoint/istock




Fatigue, douleurs aux mouvements, perte de force et d’endurance musculaire, chutes... La diminution de la masse musculaire liée à l’âge, ou "sarcopénie", est la principale cause de la perte d’autonomie chez les seniors. Elle toucherait un senior sur 3. De plus, en raison de la limitation induite de la mobilité, la sarcopénie est une des causes de différentes maladies liées à l’âge (ostéoporose, maladies cardiaques…).

Plusieurs facteurs sont responsables de cette perte musculaire liée à l’âge, mais les chercheurs de l’Inserm et de l’université Pau Sabatier de Toulouse ont découvert au sein des muscles une protéine, l’apéline qui pourrait se révéler un allié majeur contre ce problème critique.

Une hormone qui optimise l'utilisation de l'énergie

L’apéline est une hormone découverte en 1998 qui a différents rôle dans l’organisme : régulation de la pression artérielle au niveau des vaisseaux sanguins, entretien de la capacité contractile des fibres musculaires du cœur, impact sur l’appétit au niveau du cerveau…

En réalité, l’apéline améliore l’utilisation globale du glucose dans les tissus musculaires, squelettiques et adipeux, aboutissant à une l'optimisation de son utilisation (ainsi que des lipides) par la centrale énergétique de la cellule (la mitochondrie).

Une hormone du rajeunissement des muscles

L’apéline est normalement sécrétée dans les muscles lors de l’exercice physique. Cette hormone est produite lors de la contraction du muscle et semble capable de maintenir, voire de restaurer les capacités musculaires, comme dans le cœur. Le problème, c’est que sa production diminue avec l’âge, même en cas de poursuite d’un exercice physique régulier.

Publiés dans Nature Medicine, les travaux des chercheurs de Toulouse permettent d’envisager d’utiliser l’apéline à la fois comme un outil diagnostique de la sarcopénie (qui n’est pas toujours évidente à diagnostiquer du fait de la masse grasse) et comme une nouvelle piste thérapeutique.

Des études prometteuses chez la souris

En effet, en administrant de l’apéline à des souris âgées, les chercheurs ont pu démontrer qu’elle induisait une amélioration de leurs capacités musculaires, ainsi qu’un rajeunissement ou une régénération de leurs fibres musculaires.

Cet effet serait lié à la capacité de l’apéline à stimuler à la fois le métabolisme cellulaire du muscle et la régénération des fibres musculaires à partir des cellules souches.

Des essais débutent chez l’homme en 2019

Selon le Pr Philippe Valet, professeur à l’université de Toulouse et co-auteur de l’étude, l’apéline pourrait être utilisée prochainement à visée thérapeutique dans la sarcopénie puisque les résultats chez la souris montrent qu’un traitement par cette hormone permet d’améliorer significativement les facultés musculaires.

Des essais évaluant l’impact de l’apéline chez la personne âgée seront mis en place par le Gérontopôle de Toulouse à partir de 2019.

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