Rapporté par le journal "l’Union", une jeune mère s’est épanchée sur les réseaux sociaux à propos d’un accident de son bébé, lors d’un accouchement par césarienne à la polyclinique de Reims-Bezannes, dans la Marne.
Le 24 août, son bébé a reçu accidentellement un coup de scalpel sur le cuir chevelu au cours d’une césarienne qui s’est par ailleurs bien terminée. Il a fallu poser six points de suture et 2 steri-strips.
Des médecins sans compassion
Plus que l’incident en lui-même, c’est la réaction du gynécologue qui a choqué cette jeune accouchée. "C'est pas grave, c'est dans les cheveux", lui aurait-il froidement dit et sans un mot d’excuse.
Par ailleurs, la jeune maman explique que, pendant la césarienne, la péridurale n’aurait pas bien marché et qu’elle ressentait tout. Il aura fallu qu’elle hurle et supplie pour que l’autre médecin, l’anesthésiste, se décide à l’endormir. Au réveil, elle déclare ne l’avoir jamais vu.
Des explications en attente
Contacté par le quotidien, le directeur de la polyclinique de Reims-Bezannes reconnaît un "aléa thérapeutique", mais pas de faute à proprement parler. Il évoque une "blessure superficielle sans conséquence esthétique".
En revanche, il reconnaît que "le médecin n’a sans doute pas dit les paroles que la maman attendait". Il a promis que le chirurgien allait revenir vers elle. La maman n’a pas déposé plainte car elle attend surtout des explications et des excuses.
Des accidents rares
Les accidents sont assez rares au cours des césariennes programmées dont les modalités ont été définies par la HAS. Certain accidents, beaucoup plus graves, ont fait l’actualité dans le passé.
Dans le cas présent, il s’agirait d’une blessure superficielle avec une incision de la peau du cuir chevelu. Elle est survenue à cet endroit du haut de la tête car généralement lui qui sort en premier. La cicatrice sera cachée dans les cheveux et n’aura pas de conséquence esthétique mais la mère a pu, à juste titre, être choquée dans ce contexte.
La césarienne est-elle à risque ?
En France 7 % des accouchements se font par césarienne, mais le taux peut grimper jusqu'à 43 % dans certaines régions avec, au total, plus de 100 000 interventions par an.
Selon la HAS, la césarienne n'est pas un acte anodin : elle est associée à un risque de phlébite mais aussi à un risque de complications pour les futures grossesses. Une étude, dont les résultats sont parus dans la revue en ligne PLoS Medicine, vient de conforter cette analyse. Pendant trois ans, les chercheurs ont analysé le déroulement des accouchements de plus de 2 000 femmes, tous à terme. Elles ont été suivies au minimum pendant un an après l’accouchement de leur enfant.
Les chercheurs ont constaté que les femmes ayant accouché par césarienne étaient moins susceptibles d’avoir une descente d’organes (prolapsus), une incontinence urinaire ou fécale, mais ceci doit être mis en balance avec une augmentation du risque d'infertilité et de placenta praevia (malposition du placenta dans l'utérus), rupture de l'utérus et fausses-couches.
Les chercheurs ont aussi étudié quels étaient les risques chez l’enfant et il peuvent exister. Ceux nés par voie vaginale ont moins de risque de développer un asthme ou d’être obèses.