Faire du sport n’immunise pas contre les maladies cardiovasculaires, selon une nouvelle étude publiée dans BMJ Open Sport and Exercise Medicine. "Nous savons que l'exercice peut aider à prévenir toute une gamme de problèmes de santé et de maladies, du cancer à la dépression", explique Barbara Morrison, directrice de la recherche. "Cependant, le risque cardiovasculaire persiste, même si l’on est actif physiquement. "
Les maladies cardiovasculaires sont des affections qui impliquent un rétrécissement ou un blocage des vaisseaux sanguins, pouvant entraîner une crise cardiaque, des douleurs thoraciques (angine de poitrine) ou un accident vasculaire cérébral (AVC).
Coronaropathie grave
Les chercheurs ont suivi 798 athlètes âgés de 35 ans et plus, pratiquant une activité physique modérée à soutenue au moins trois jours par semaine. La cohorte se composait de coureurs, de cyclistes, des triathlètes, de rameurs et de joueurs de hockey. Différents tests ont établi que 94 (11%) souffraient de maladies cardiovasculaires importantes. Dix participants présentaient une coronaropathie grave, sans avoir de symptômes apparents.
Il est donc important que les sportifs de cette tranche d’âge vérifient régulièrement leur état de santé cardiovasculaire, surtout s'ils souffrent par ailleurs d'hypertension artérielle, d'hypercholestérolémie ou d’antécédents familiaux de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral. "La bonne nouvelle, c'est que les maladies cardiovasculaires se traitent bien. Il a été prouvé que les médicaments réduisent le risque de mortalité, surtout chez les personnes actives", rassure Barbara Morrison.
Ne pas tomber dans l’excès de sport
Il est aussi important de ne pas tomber dans l’excès de sport. "Il n'y a aucune preuve que le fait de pousser l'exercice à l’extrême vous permettra de vivre plus longtemps ou de renforcer votre cœur", conclut la chercheuse.
Les maladies cardiovasculaires ou cardio-neurovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde, et la deuxième en France (première pour les femmes) juste après les cancers. Malgré quatre décennies de baisse de mortalité et morbidité grâce à la prévention et aux progrès thérapeutiques, les maladies cardio-neurovasculaires restent à l’origine d’environ 140 000 morts par an. Elles sont aussi l’une des principales causes de morbidité, avec 3,5 millions de personnes (assurés du régime général) traitées en 2012.
Il existe de fortes disparités sociales et territoriales de mortalité cardio-neurovasculaire. De plus, à âge égal, le taux de mortalité des hommes est plus élevé que celui des femmes (300 versus 190 pour 100 000 personnes en 2010).