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"Influenceurs"

Tabac : ces marques qui font de la publicité sur les réseaux sociaux en toute discrétion

Un rapport accuse quatre géants de l'industrie du tabac de recourir aux "influenceurs" présents sur les réseaux sociaux pour faire leur publicité auprès des jeunes générations. 

Tabac : ces marques qui font de la publicité sur les réseaux sociaux en toute discrétion bigtunaonline / stock




Instagram, Facebook, Twitter, Snapchat… Les réseaux sociaux font désormais partie intégrante de la vie des adolescents, et l'industrie du tabac l’a bien compris. Selon une longue enquête menée par la Campaign for Tobacco Free Kids (CTFK) et la société de recherche en ligne Netnografica, les multinationales utilisent désormais les photos des influenceurs pour placer leurs produits. En agissant ainsi, les stratèges marketing mettent en avant leur marque de cigarettes, sans avoir à signaler que c’est de la publicité.

Une formation sur les marques de cigarettes à promouvoir

"Les messages incluent des produits du tabac dans les images, qu'il est impossible de différencier du contenu quotidien d'un influenceur. Les compagnies de tabac ne disent pas aux influenceurs d'inclure #ad (publicité, ndlr) dans leurs messages, ce qui évite d'être recensé par les systèmes publicitaires officiels des plateformes de médias sociaux", critique le rapport. "Les hashtags comme #likeus ou #nighthunters constituent en fait les campagnes de publicité de British American Tobacco et Philip Morris International."

En plus d’être rémunérés par l’industrie du tabac, de nombreux influenceurs ont déclaré avoir reçu une formation sur les marques de cigarettes à promouvoir, le moment où il faut publier des photos pour une exposition maximale et la façon de prendre leurs clichés, afin qu’ils paraissent naturels et ne ressemblent pas à des publicités.

Violer la loi fédérale

Une pétition, déposée à la fin de la semaine dernière, accuse donc Philip Morris International, British American Tobacco, Japan Tobacco International et Imperial Brands de violer la loi fédérale, en faisant du marketing auprès des mineurs américains via les réseaux sociaux.

L'American Heart Association, l'American Academy of Pediatrics et sept autres structures de santé publique ont aussi demandé à la Federal Trade Commission (FTC) d'ordonner aux compagnies de tabac d’indiquer la rémunération des influenceurs, et d’inclure les hashtags "#Sponsored" (sponsorisé), "#Promotion" (promotion) ou "#Ad" (publicité) dans les photos publiées.

73 000 décès chaque année

"Philip Morris International est l'entreprise qui clame le plus fort son désir d'un avenir sans fumée, mais nous l’avons prise en train de mener des campagnes publicitaires via les médias sociaux dans 29 pays différents", déplore Matthew Myers, président de la CTFK, à MedPage Today. L'enquête conclut que ces campagnes publicitaires déguisées ont déjà été vues plus de 25 milliards de fois dans le monde, dont 8,8 milliards de fois aux États-Unis.

Les dégâts sur les jeunes générations peuvent ainsi être considérables. Selon une toute récente étude, les artères des adolescents qui fument commencent à se raidir dès l'âge de 17 ans. La rigidité artérielle indique que les vaisseaux sanguins commencent à être endommagés, ce qui fait le lit de futurs problèmes cardiaques et vasculaires. On parle de crises cardiaques ou d’accidents vasculaires cérébraux.

"En France, plus de 13 millions de personnes fument", déclarait en mars dernier le gouvernement, rappellant que le tabac est une "source majeure de cancers, de maladies cardio-vasculaires et d’insuffisances respiratoires, responsables de 73 000 décès chaque année". Chaque jour dans le monde, 11 millions de cigarettes sont vendues, générant ainsi 39 milliards de bénéfices, soit l'équivalent du PIB du Luxembourg.

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