C’est difficile à imaginer, mais des Américains ont récemment découvert qu’ils avaient plus de 30 demi-frères et sœurs suite à des recherches génétiques. Le médecin Donald Cline a en effet fécondé artificiellement, avec son propre sperme, des femmes ayant des difficultés à tomber enceinte. Les enquêteurs estiment que le praticien pourrait être le père d’au moins 50 personnes.
Aux Etats-Unis, il est possible, moyennant finances, de connaître ses origines génétiques. C’est par exemple ce que propose 23andMe, la société debiotechnologie basée à Mountain View (Californie), qui a permis de faire avancer l’enquête.
Interdit d'exercer à 79 ans
Au vu des faits reprochés, l’Indiana Medical Licensing Board a interdit au médecin de 79 ans d’exercer. En fonction des cas, Donald Cline mentait aux couples, leur indiquant que le sperme utilisé pour l’opération venait soit d’un donneur, soit du père, soit d’une combinaison des deux. Il a ainsi sévi entre 1970 et 1980.
Retraité en 2009, Donald Cline a plaidé coupable l'an dernier à deux chefs d'accusation d'entrave à la justice. Il a reconnu avoir menti aux procureurs lorsqu'il a nié avoir utilisé son propre sperme et s'est vu imposer une peine d'un an avec sursis. Aussi incroyable que cela puisse paraître, aucune autre accusation n'a été portée contre lui, parce qu'il n'existe aucune loi de l’Etat de l’Indiana interdisant aux médecins d'utiliser leur propre sperme.
En 1992, un spécialiste de l'infertilité en Virginie avait cette fois bien été reconnu coupable de plus de 50 chefs d'accusation de fraude et de parjure pour avoir fait la même chose que Donald Cline.
6% des femmes n’arrivent pas à tomber enceintes naturellement
Aux États-Unis, environ 6% des femmes n’arrivent pas à tomber enceintes naturellement après un an d'essais, et 12% ont des difficultés à porter un enfant à terme. Entre 2011 à 2015, 12% des Américaines ont déclaré avoir eu recours à des services d'infertilité comme l'insémination artificielle. Cette opération consiste à insérer du sperme directement dans le col de l'utérus d'une femme. Depuis les débuts de l'Aide Médicale à la Procréation (AMP) jusqu'à fin 2008, on recense en France 200 000 enfants conçus par fécondation In Vitro (FIV), un chiffre en constante augmentation.
Les couples se tournent vers l'insémination artificielle lorsqu'un homme a un faible nombre de spermatozoïdes ou un sperme qui n'est pas assez puissant pour traverser le col de l'utérus et pénétrer dans les trompes de Fallope. Cette technique sert aussi lorsqu'une femme a une anomalie au sein de ses organes reproducteurs, comme l'endométriose ou un utérus incliné.