"J’ai fait mon nez, ma bouche, mes seins et un lipofilling.Je suis tombée dans un cercle vicieux, j’ai du mal à m’arrêter (…) la chirurgie, dès que tu commences à faire le nez, les seins, tu veux faire ci, tu veux faire ça". Comme la star de téléréalité Léana en France, ou Kim Kardashian aux Etats-Unis, de plus en plus de femmes se font refaire les fesses pour qu’elles soient volumineuses. En cinq ans, le nombre d'opérations de ce genre a doublé dans le monde.
32 cas mortel
Pourtant, cette intervention a le taux de mortalité le plus élevé de toutes les opérations de chirurgie esthétique, alerte l'association américaine de chirurgie plastique. L’opération consiste à prélever de la graisse dans une autre partie du corps pour la transférer dans les fesses. Pour que la matière reste en place, elle doit être injectée dans un tissu fourni en sang. Mais si elle passe dans les veines, elle peut les boucher et provoquer une embolie graisseuse. 32 cas mortel et 103 cas de complications non-mortelles ont déjà été recensés.
Célèbre au Brésil, Denis Furtado, alias "Dr Popotin", est ainsi recherché par les autorités brésisiennes après le décès de l'une de ses patientes opérée des fesses clandestinement à son domicile. Opérée le 15 juillet dernier dans l'appartement du chirurgien esthétique à Barra da Tijuca, un quartier huppé de Rio, la patiente a finalement été hospitalisée après avoir fait un malaise. Suite à quatre arrêts cardiaques, Lilian Quezia Calixto est décédée.
Beaucoup de gens vendent une illusion
La Société Brésilienne de Chirurgie esthétique (SBPC) dénonce une "intrusion de non spécialistes qui cause de plus en plus de cas fatals comme celui-ci". Son président Niveo Steffen explique à l'AFP : "On ne peut pas pratiquer de chirurgie esthétique dans un appartement. Beaucoup de gens vendent une illusion, une fantaisie, dépourvue de toute éthique, à des personnes fragiles attirées par de bas prix".
"Auparavant, les patients venaient consulter avec des images de célébrité à laquelle ils voulaient ressembler", expliquent par ailleurs les professionnels dans la revue JAMA Facial Plastic Surgery. "Aujourd’hui, nous sommes devant un nouveau phénomène, appelé Snapchat dysmorphia. Il désigne les patients qui veulent ressembler à des versions filtrées d’eux-mêmes, avec des lèvres plus pulpeuses, des yeux plus grands ou un nez plus mince", poursuivent-ils.
"C'est une tendance alarmante" pour les chirurgiens esthétiques du monde entier. Aux Etats-Unis, en 2017, 55% d’entre eux déclarent faire désormais face à des patients désireux d’améliorer le rendu physique de leur selfie via une opération, contre 42% en 2015.