La nouvelle technique mise en place s’appuie sur la modification génétique, une injection de CAR T-Cells. La technique thérapeutique, présentée comme prometteuse, consiste à miser sur les défenses immunitaires du patient afin de combattre les tumeurs.
Une modification génétique aux États-Unis
Les globules blancs, les lymphocytes T, qui produisent les anticorps, sont prélevés puis modifiés dans un laboratoire aux États-Unis, afin qu’ils soient capable de reconnaître et d’attaquer les cellules cancéreuses, avant d’être réinjectés dans le corps du patient. Un essai clinique qui a nécessité deux ans de travaux pour être disponible, compte-tenu du processus extrêmement complexe de modification génétique des lymphocytes T.
Les avantages de cette modification génétique sont que les médicaments sont "vivants", c’est-à-dire qu’une fois réinjectées les cellules vont se multiplier in vivo. De plus, leur capacité de mémoire leur permet par la suite de résister pendant des mois, voire des années, à ces cellules cancéreuses.
Des effets secondaires "réversibles sans séquelles"
Cependant, des effets secondaires importants existent. Dans un communiqué, le CHU de Rennes précise leur nature : "forte fièvre, une chute de tension artérielle, une gêne respiratoire et/ou d'autres défaillances viscérales. Des effets secondaires neurologiques sont également possibles: une confusion pouvant aller jusqu'au coma ou d'autres manifestations (troubles de l'élocution, convulsions, déficits moteurs...)". Le communiqué ajoute que ces effets sont "généralement réversibles sans séquelles".
Le patient a reçu son injection le 23 août dernier sans qu’il y ait, depuis, de nouvelles informations sur son état. Mais cette nouvelle technique est symbole d’espoir pour les personnes atteintes d’un cancer de sang dont 35 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. L’essai est actuellement mené par trois établissements en France (le CHU de Rennes, l'hôpital Saint-Louis à Paris et le CHU de Bordeaux) et coordonné par le CHU de Rennes. En outre, l’hôpital Saint-Louis à Paris va lancer début 2019 une plateforme ultra-moderne de production de cellules modifiées permettant ainsi de ne pas avoir à le faire outre-Manche.