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Rapport mondial

Cancer : 17 millions de nouveaux cas estimés en 2018 dans le monde

Par Charlotte Arce

Dans son rapport publié mercredi 12 septembre, le Centre international de recherche sur le cancer note une "augmentation rapide" et "alarmante" des cas de cancer partout dans le monde. Le cancer du poumon reste le plus meurtrier. 

mzamur/iStock

Mercredi 12 septembre, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a publié un article dans CA: A Cancer Journal for Clinicians, édité par l’American Cancer Society. Son objectif : donner une suite à la précédente étude qui s’intéressait à l’évolution du cancer dans le monde, et qui date de 2012. Les chiffres dévoilés par l’agence et relayés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ne sont guère encourageants.

Selon le CIRC, un homme sur cinq et une femme sur six dans le monde développeront un cancer au cours de leur vie. Un homme sur huit et une femme sur onze mourront de cette maladie. Une "progression alarmante" selon le CIRC, qui estime que 18,1 millions de nouveaux cas de cancer ont ou seront détectés en 2018. L’organisation estime à 9,6 millions le nombre de décès pour cette même année.

Une augmentation rapide à l’échelle mondiale

Pour parvenir à mesurer la "charge mondiale du cancer", les chercheurs du CIRC et de l’American Cancer Society ont analysé les chiffres de 35 types de cancers dans 185 pays. Si la méthodologie utilisée a changé depuis la dernière étude, l’OMS et le CIRC évoquent toutefois une "augmentation rapide" de cette charge en raison du nombre de cas diagnostiqués et à traiter dans chaque pays.

Ainsi, dans les 185 pays de l’enquête, le cancer du poumon reste de loin le plus meurtrier avec 1,8 million de décès (18,4% du total) et 2 millions de cas estimés pour 2018. Suivent le cancer colorectal (881 000 décès), de l’estomac (783 000 décès) et le cancer du foie (782 000 décès).

Le CIRC précise avoir retiré des donnée les cancers cutanés autres que les mélanomes pour pouvoir établir une comparaison avec les années précédentes. Ce qui établit le nombre de cancers dans le monde à 17 millions en 2018 contre 14 en 2012.

Une grande diversité géographique

Comment expliquer une telle progression ? Pour le CIRC, l’accroissement et le vieillissement de la population jouent un rôle évident dans l’augmentation du nombre de cancers à l’échelle mondiale, tout comme les évolutions de la prévalence de certains cancers.

"Les différences de profils de cancer entre pays et entre régions signifient qu’une diversité géographique demeure, avec la persistance de facteurs de risque locaux dans des populations qui en sont à des phases très différentes de la transition sociale et économique. Cela est illustré par les différences saillantes dans les taux de cancers associés à une infection, entre autres ceux du col utérin, de l’estomac et du foie, observés dans des pays situés aux deux extrémités du spectre du développement humain", explique au Monde Freddie Bray, responsable de la surveillance des cancers au CIRC et co-auteur de l’article.

Le cas de l’Asie est ainsi particulièrement parlant. Selon le CIRC, c’est sur ce continent où réside 60% de la population mondiale que surviennent près de la moitié des nouveaux cas et plus de la moitié des décès par cancer. La Chine apparaît comme le 1er pays touché par ces nouveaux cas. L’Asie est suivie de l’Europe (23,4% des cas et 20,3% des décès pour 9,8% de la population mondiale) et des Amériques (21 % des cas et 14,4 % de la mortalité pour 13,3 % de la population mondiale).

Une augmentation inquiétante des cancers du poumon chez les femmes

Quid des différences entre femmes et hommes ? Le CIRC s’est aussi penché sur la prévalence de certains cancers selon le sexe et le continent. Chez les hommes, c’est le cancer du poumon qui reste le plus important en Europe de l’Est, en Asie centrale, en Chine et en Afrique du Nord, tandis que dans les Amériques, en Europe de l’Ouest, Australie et dans une partie de l’Afrique subsaharienne, c’est le cancer de la prostate qui domine.

Chez les femmes, le cancer du sein reste le plus meurtrier (627 000 décès). Le CIRC souligne aussi l’importance des cancers du col de l’utérus dans certaines régions du monde, notamment en Bolivie et au Paraguay, où il se hisse à la première place des cancers féminins. Dans son rapport, il note également "l’augmentation préoccupante" du cancer du poumon chez les femmes puisqu’il constitue la première cause de décès par cancer chez les femmes dans 28 pays.

"Ces nouveaux chiffres montrent qu'il reste beaucoup à faire pour répondre à l'augmentation alarmante du fardeau mondial du cancer et que la prévention doit y jouer un rôle clé", estime dans un communiqué le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC basé à Lyon. "Des politiques efficaces de prévention et de détection précoce doivent être mises en oeuvre de toute urgence pour compléter les traitements pour lutter contre cette maladie dévastatrice à travers le monde."

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