La consommation laitière d'environ trois portions par jour est associée à des taux plus faibles de maladies cardiovasculaires et de mortalité globale, selon une grande étude menée sur plus de 130 000 personnes de 21 pays, publiée dans The Lancet. Plus précisément, la recherche a révélé que les personnes qui consommaient trois portions de produits laitiers entiers par jour présentaient des taux de mortalité et de maladies cardiovasculaires plus faibles que celles qui consommaient moins de 0,5 portion de produits laitiers entiers par jour.
Les résultats sont cohérents avec les méta-analyses précédentes, mais contrastent avec les recommandations alimentaires actuelles, qui stipulent de minimiser la consommation de produits laitiers entiers pour prévenir les maladies cardiovasculaires.
6 796 décès et 5 855 événements cardiovasculaires majeurs
"Nos résultats confirment que la consommation de produits laitiers pourrait être bénéfique concernant la mortalité et les maladies cardiovasculaires, en particulier dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, où la consommation de produits laitiers est beaucoup plus faible qu'en Amérique du Nord ou en Europe", indique le directeur de l’étude Mahshid Dehghan (Université McMaster, Canada).
L'étude PURE (Prospective Urban Rural Epidemiological) portait sur 136 384 personnes, âgées de 35 à 70 ans dans 21 pays, suivies pendant 9 ans. Au cours de cette période, il y a eu 6 796 décès et 5 855 événements cardiovasculaires majeurs. Les apports alimentaires ont été répertoriés au début de l'étude, à l'aide de questionnaires.
Aucune différence dans les taux d'infarctus du myocarde
Dans cette recherche, une portion standard de produits laitiers peut correspondre à un verre de lait de 244 g, une tasse de yogourt de 244 g, une tranche de fromage de 15 g ou encore une cuillère à café de beurre de 5 g. La consommation laitière était la plus élevée en Amérique du Nord et en Europe (368 g/jour) et la plus faible en Asie du Sud, en Chine, en Afrique et en Asie du Sud-Est (147, 102, 91 et 37 g/jour). Les participants ont été regroupés en quatre catégories : sans produits laitiers (28 674 personnes), moins d'une portion par jour (55 651), 1-2 portions par jour (24 423) et plus de 2 portions par jour (27 636).
Comparativement au groupe à consommation nulle, le groupe à consommation élevée présentait des taux plus faibles de mortalité totale (3,4 % vs 5,6 %), de mortalité non cardiovasculaire (2,5 % vs 4 %), de mortalité cardiovasculaire (0,9 % vs 1,6 %), de mortalité par maladies cardiovasculaires graves (3,5 % vs 4,9 %), d'accident vasculaire cérébral (1,2 % vs 2,9 %), ainsi que d'incidence d'accidents cérébrovasculaires (3,5 % vs 2,9 %). Il n'y avait aucune différence dans les taux d'infarctus du myocarde entre les deux groupes (1,9 % vs 1,6 %).
Des régimes alimentaires mieux équilibrés
Parmi ceux qui ne consommaient que des produits laitiers entiers, une consommation plus élevée était associée à des taux plus faibles de mortalité totale (3,3 % vs 4,4 %) et de maladies cardiovasculaires majeures (3,7 % vs 5,0 %), comparativement à ceux qui consommaient moins de 0,5 portions de produits laitiers entiers par jour. Notons tout de même que si l’impact des laitages semble ici direct, leur plus grande consommation est souvent associée à des régimes alimentaires mieux équilibrés.