La peste porcine africaine (PPA) provoque, chez les animaux contaminés, de fortes fièvres, une perte d’appétit et de fortes hémorragies entraînant la mort dans les 2 à 10 jours, selon l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Il s'agit d'une maladie très contagieuse qui touche principalement les porcs et les sangliers. Pour l’instant, aucun traitement ni vaccin ne permet de lutter efficacement contre ce virus. Si la PPA est non contagieuse pour l’homme, elle pourrait avoir un impact important sur les élevages en cas d'épidémie.
Quatre départements en première ligne
La présence de deux cas de PPA sur la commune wallonne d’Etalle en Belgique, à une dizaine de kilomètres de la frontière française, a conduit le ministère de l’Agriculture français à réagir vite. Un plan d’action renforcé a été lancé dans les quatre départements qui partagent la frontière avec la Belgique (Ardennes, Meuse, Moselle et Meurthe-et-Moselle). Dans un communiqué, le ministère de l’Agriculture explique que la PPA "constitue une progression inédite de la maladie qui exige une réponse à la hauteur des enjeux économiques considérables pour les filières agroalimentaires françaises".
Ce plan prévoit "des mesures de zonage, de restrictions de certaines activités comme la chasse et de surveillance renforcée des élevages et de la faune sauvage" ainsi que "le renforcement des mesures de biosécurité pour éviter l'introduction du virus dans les élevages porcins et des mesures de surveillance en abattoir".
Respecter des gestes simples pour éviter l'introduction de la peste porcine africaine sur notre territoire : une campagne est en cours sur les axes routiers européens. pic.twitter.com/gSAlb2nOWo
— Alim'Agri (@Min_Agriculture) September 13, 2018
La Belgique aussi sur le qui-vive
Côté belge, le problème est également pris très au sérieux. "Le Service Public de Wallonie (SPW) prépare les mesures de nature à éviter au maximum la dispersion des sangliers à partir de la zone infectée ainsi que les dispositions relatives à la chasse", explique dans un communiqué l'Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire.
Pour l’instant, impossible de savoir avec exactitude d’où proviennent les deux cas de PPA en Belgique. Ils pourraient "être la conséquence d'introduction de restes de denrées alimentaires abandonnés par des voyageurs en provenance de zones infectées" plus à l'est, ont expliqué les autorités compétentes à l'agence de presse Belga. Huit pays d’Europe de l’est, la Russie et la Chine sont également frappés par le virus.
Une première alerte fin août
À la fin du mois d'août, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, principal syndicat agricole français, s'était inquiétée des risques de transmission dans les fermes de la peste porcine africaine, déjà présente en Europe de l'Est, d'où certaines sociétés de chasse importent des sangliers pour leurs élevages de gibier.
"Nous regrettons l'inertie de prise de décision des pouvoirs publics français et européens sur ce sujet et le manque de stratégie européenne pour tenter de repousser le front de la maladie, alors que nous alertons sur le risque depuis plusieurs années", avait également dénoncé la Fédération nationale porcine (FNP) dans un document interne.