Chez les femmes en âge de procréer et traitées par chimiothérapie pour maladie de Hodgkin, il faut absolument prévoir une conservation des ovocytes. La chimiothérapie, le plus souvent toxique pour leurs ovaires, peut les rendre infertiles, selon une nouvelle étude du Lancet.
Le lymphome de Hodgkin survient en général autour de 35 ans. Le traitement par doxorubicine, bléomycine, vinblastine et dacarbazine (ABVD) est actuellement le plus populaire. Certains cliniciens préconisent toutefois, pour les patients à un stade avancé ou présentant un haut risque de rechute, un traitement par la bléomycine, l'étoposide, la doxorubicine, la cyclophosphamide, la vincristine, la procarbazine et la pterednisolone (BEACOPP).
Deux chimiothérapies
Entre le 13 décembre 2010 et le 19 décembre 2012, 67 femmes ont été recrutées pour cette étude, qui a duré trois ans. Un an après la chimiothérapie, les concentrations d'hormones anti-muelleriennes (1) sont revenues à une médiane de 10-5 pmol/L dans le groupe ABVD-AVD, mais peu de récupération a été observée après BEACOPP (médiane 0-11 pmol/L).
L'âge a également influé sur le degré de récupération de la fonction ovarienne. La récupération de l'hormone anti-muellerienne chez les participantes de 35 ans et plus du groupe ABVD-AVD ayant atteint 37% de leurs concentrations avant traitement, comparativement à une récupération complète de 127% chez celles de moins de 35 ans.
Préservation de la fertilité avant le traitement
"La réduction de la récupération de la fonction ovarienne observée chez les femmes de plus de 35 ans traitées par ABVD par rapport aux femmes plus jeunes indique que le traitement pourrait réduire leur durée de vie reproductive et favorise la discussion sur la préservation de la fertilité avant le traitement", indiquent les chercheurs. "Les femmes traitées par BEACOPP doivent être informées de sa forte gonadotoxicité potentielle", ajoutent-ils.
L’incidence de la maladie de Hodgkin est de 2,2/100 000 habitants par an chez l'homme et 2,5/100 000 habitants par an chez la femme. Il se situe au 20ème rang des cancers chez l'homme, et au 21ème rang chez la femme. La survie relative à 5 ans, qui est de 85% chez l'homme et de 92% chez la femme, progresse depuis plusieurs années.
1) Présente dès les toutes premières semaines de la gestation, elle joue un rôle clé dans la formation des organes sexuels de l'enfant à naître.