"Je veux que le système de santé soit l'un des piliers de notre État-providence du XXIe siècle (...) Nous devons le restructurer pour les cinquante ans à venir", a annoncé ce mardi 18 septembre au matin le président de la République. Accompagné par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, Emmanuel Macron a décliné les grandes lignes de la réforme du système de santé, baptisée "Ma santé 2022, un engagement collectif", qui passera par une loi applicable début 2020. Voici les principales annonces à retenir :
Suppression du numerus clausus
Comme promis durant sa campagne, le chef de l’Etat a annoncé vouloir réformer les études de médecine. "Le numerus clausus est un gâchis. Il sera supprimé pour nous permettre de former plus de médecins, avec un mode de sélection rénové. Dès 2020, il n'y aura plus de concours à la fin de la 1ère année, donc plus de PACES", a-t-il précisé.
Création de 4 000 postes d’assistants médicaux
L’idée est ici de soulager les médecins des tâches qui ne sont pas du ressort médical, et qui contribuent à leur surcharge de travail. "Nous devons continuer à décharger les médecins d’actes qui peuvent être faits par d’autres. Nous créerons des postes d’assistants médicaux, qui accompagneront et déchargeront les médecins d’actes simples. Nous en créerons autant qu’il en faudra. L’objectif du quinquennat est d’en déployer au moins 4 000", a indiqué Emmanuel Macron.
400 médecins déployés dans les déserts médicaux
Certaines régions de France souffrent cruellement du manque de médecins. Les temps d’attente et les délais pour obtenir un rendez-vous s’allongent de plus en plus. Pour remédier au plus urgent, 400 nouveaux postes doivent voir le jour. "Nous devons lutter contre les déserts médicaux. Ils se situent dans les périphéries des grandes villes, dans les zones rurales. Nous pouvons avoir une réponse plus adaptée, en développant les structures : maisons de santé", a complété le président de la République.
Réorganisation des hôpitaux
"Chaque hôpital devra se concentrer sur les soins pour lesquels il est le plus pertinent. Tous les établissements auront à se repositionner. Les hôpitaux de proximité doivent faire davantage de soins de proximité et les établissements de pointe faire davantage d’actes de pointe. Je préfère qu’un patient subisse une opération lourde à 50 km de chez lui pour bénéficier des soins de qualité et qu’il puisse bénéficier des soins de suivi près de chez lui", a détaillé Emmanuel Macron.
Un dossier médical partagé (DMP) et un espace numérique pour les patients
La création de ces deux outils numériques vise, selon le chef de l’Etat, à "construire un système autour du patient dans un parcours de soins fluide et coordonné". Concrètement, les données médicales de chacun seront numérisées et stockées aux mêmes endroits.
Prise en charge des urgences "non-vitales" jusqu'à 20 heures en ville
Le but est de désengorger les urgences françaises, qui croulent sous les patients, bien souvent obligés d’y passer la journée. "Un passage aux urgences sur cinq relèverait d'une consultation en médecine générale. Il n’est plus possible qu’en situation d’urgence, le patient ne sache pas à qui s’adresser", a argumenté Emmanuel Macron.
Montée en puissance du financement au forfait pour remplacer la T2A
Il faut "permettre au personnel soignant de retrouver un environnement de travail apaisé et une juste rémunération du travail à l’hôpital", a souhaité le président de la République. La tarification à l'activité (T2A) est une méthode de financement des établissements de santé mise en place à partir de 2004 dans le cadre du plan "Hôpital 2007". Très décriée par le personnel soignant, elle repose sur la mesure et l’évaluation de l’activité effective des établissements qui détermine les ressources allouées. Emmanuel Macron souhaite une montée en puisse du financement au forfait, qui commencera en 2019 par certaines maladies chroniques comme le diabète et l'insuffisance rénale.