En 2016, les cancers, maladies cardiovasculaires, maladies respiratoires chroniques ou encore le diabète ont tué 12,5 millions de personnes âgées de 30 à 70 ans à travers le monde. Dans une étude, publiée dans The Lancet en amont de la troisième réunion des Nations Unies sur les maladies chroniques non transmissibles, qui se déroulera le 27 septembre à New-York, les chercheurs s’alarment.
La majorité des pays ne sont pas en bonne voie pour atteindre l’objectif fixé en 2015 par l’ONU, qui est de réduire de 30% le taux de décès prématurés liés aux quatre principales maladies non transmissibles (cancer, maladies cardiovasculaires, diabète).
Cette étude analyse ces taux de décès dans 186 pays, de 2010 à 2016.
La Chine et l’Inde loin de l’objectif
Ces dernières années, la mortalité due au maladies non transmissibles a diminué dans la plupart des pays. Mais elle ne baisse pas au même rythme. La Chine et l’Inde, qui sont les pays les plus peuplées du monde, n’atteindront pas l’objectif par exemple.
De plus, dans quinze pays, le nombre de décès a stagné voire augmenté chez les femmes, y compris aux Etats-Unis. Chez les hommes, c’est le cas dans 24 pays. "Malgré des engagements clairs, les agences d’aide internationale et les gouvernements nationaux ne font pas assez pour réduire les décès dus aux cancers, aux maladies cardiaques, pulmonaires ou encore au diabète.
Les progrès sont encore plus lents pour d’autres maladies qui ne font pas partie des objectifs. Dans la plupart des pays, les gens sont encore plus démunis", s’alarme le Pr Majid Ezzati, l’un des auteurs principaux de l’étude. Ainsi, dans les pays à faibles revenus, sur le continent africain ou au Moyen-Orient, les maladies non transmissibles les plus mortelles ne font pas partie des quatre recensées par l’ONU.
Alcool, tabac, obésité en cause
Pour les chercheurs, cette stagnation ou cette aggravation est liée à la gestion des principaux facteurs de risques de maladies non transmissibles, comme l’obésité, la consommation d’alcool ou de tabac, et la tension artérielle. En d’autres mots, les pays échouent majoritairement dans la prévention. Les auteurs invitent alors les Etats à mettre en place des mesures politiques, telle que l’interdiction de fumer en public ou la hausse du prix des paquets de cigarettes. Autres facteurs de risques à surveiller de près: l’obésité infantile ou encore la pollution.
Des améliorations sont aussi à réaliser dans le traitement. Ainsi selon l’étude, 35 pays pour les femmes et 30 pour les hommes semblent dans les clous pour atteindre l’objectif de 2030. Ces pays (Norvège, Danemark, Corée du Sud ou encore Nouvelle-Zélande) ont des revenus élevés et offrent de meilleurs diagnostics et traitements précoces. La France pourrait atteindre cet objectif pour les deux sexes en 2040.